L'entreprise torontoise Royal Nickel veut profiter de l'embellie soudaine des cours du métal blanc argenté pour faire progresser son projet de mine Dumont, situé près d'Amos, en Abitibi.

Royal Nickel a annoncé hier avoir octroyé un contrat à Ausenco pour réaliser l'ingénierie détaillée du projet. La firme australienne a déjà effectué l'étude de faisabilité de la future mine.

«Avec le marché du nickel qui s'améliore rapidement et les discussions constructives que nous avons avec nos partenaires potentiels, nous allons de l'avant et amorçons avec confiance cette prochaine étape», a déclaré le PDG de Royal Nickel, Mark Selby, dans un communiqué.

Les cours du nickel s'enflamment depuis janvier, alors que l'Indonésie, à l'origine de près de 30% de la production mondiale, a décrété une interdiction des exportations afin de favoriser la transformation du métal dans le pays. Depuis janvier, le prix du nickel est passé de 6$US la livre à près de 9$US, en hausse d'environ 50%.

Plus tôt ce mois-ci, M. Selby a prédit que le prix pourrait atteindre de 15 à 20$US la livre en 2015, soit près du sommet atteint en 2006.

Le financement

L'un des principaux obstacles au projet Dumont reste le financement. Royal Nickel prévoit qu'il lui faudra investir 1,2 milliard pour la première phase de la mine. L'entreprise, qui a déjà injecté 120 millions dans le projet, a retenu les services du cabinet financier Rothschild pour trouver des investisseurs.

Si tout va comme prévu, Royal Nickel s'attend à obtenir ses principaux permis et une partie importante de son financement d'ici la fin de l'année, de façon à démarrer les travaux de construction au début de 2015. La mise en service de la mine aurait lieu pendant la deuxième moitié de 2016.

Selon l'entreprise, le projet permettrait de faire travailler pas moins de 1300 personnes pendant la phase de construction et environ 500 pendant la phase d'exploitation. La durée de vie prévue de la mine est de 33 ans.

Contestation

Le Bureau d'audiences publiques sur l'environnement vient d'amorcer ses consultations sur le projet. Déjà, un vent de contestation se lève. Plus de 400 résidants de la région ont signé le manifeste intitulé L'Abitibi-Témiscamingue, c'est pas un trou!, qui réclame la tenue d'un débat public sur les mines à ciel ouvert.

À terme, la fosse de la mine Dumont aurait une longueur de près de 5 kilomètres, une largeur de 1,4 kilomètre et une profondeur de 550 mètres. C'est deux fois la superficie de la mine d'or d'Osisko à Malartic.

Le nickel est principalement utilisé pour la production d'acier inoxydable.

À la Bourse de Toronto, l'action de Royal Nickel a terminé la séance à 60 cents hier, un cours inchangé par rapport à la clôture de la veille. Porté par l'appréciation des cours du nickel, le titre a gagné 111% depuis le début de l'année.