Les métaux échangés sur le London Metal Exchange (LME) ont oscillé au cours de cette semaine, écourtée par la fermeture des marchés financiers londoniens lundi, le nickel tirant son épingle du jeu et grimpant à son plus haut niveau en deux ans.

Les métaux industriels ont été ballottés cette semaine au gré de la publication d'indicateurs chinois et de l'évolution de la situation en Ukraine.

En début de semaine, le marché a dû digérer une nouvelle contraction de la production manufacturière en Chine en avril, selon un indicateur de la banque HSBC publié lundi confirmant le ralentissement de la deuxième économie mondiale.

L'indice PMI des directeurs d'achat calculé par HSBC pour la Chine a atteint 48,1 en avril, après 48,0 en mars. Un chiffre supérieur à 50 marque une expansion de l'activité manufacturière, tandis qu'un indice inférieur à ce seuil signale une contraction.

Les investisseurs du marché des métaux sont particulièrement attentifs à l'évolution de l'économie de la Chine, ce pays étant de loin le premier consommateur mondial de métaux industriels, avec une demande plus importante que celles du Japon, des États-Unis et de la zone euro cumulées.

Les métaux de base ont également été affectés par la poursuite des tensions géopolitiques en Ukraine, où les insurgés pro-russes ont décidé de maintenir pour le 11 mai leur référendum d'indépendance, ignorant un appel du président russe Vladimir Poutine à le reporter.

L'aluminium et le plomb sont ainsi tombés jeudi à leur plus bas niveau depuis respectivement cinq semaines (à 1756,25 dollars la tonne) et quatre semaines (à 2073 dollars la tonne).

Les métaux de base se sont quelque peu redressés en fin de semaine, à la suite de la publication des chiffres du commerce extérieur chinois, qui sont ressortis meilleurs qu'attendu.

La Chine a en effet enregistré en avril une légère hausse de ses échanges avec l'étranger, en rebond par rapport au déclin du mois de mars, avec un excédent commercial atteignant 18,45 milliards de dollars.

Le nickel atteint un sommet en plus de deux ans

Le nickel a bondi cette semaine, notamment jeudi et vendredi, atteignant un maximum de 20 500 dollars la tonne, soit son niveau le plus élevé depuis février 2012.

Cette forte hausse a été causée par la suspension de l'activité d'une usine métallurgique de nickel du brésilien Vale en Nouvelle-Calédonie mercredi, ont indiqué plusieurs analystes.

La présidente de la province sud de Nouvelle-Calédonie a annoncé mercredi qu'elle avait décidé «de suspendre immédiatement l'activité» de l'usine métallurgique de nickel du brésilien Vale, à la suite d'une fuite d'acide dans cette unité où les problèmes sont récurrents.

Le cours du nickel est en très forte hausse depuis le début de l'année (près de 45 %), à cause de la mise en place le 12 janvier d'un embargo sur les exportations de minerai brut de nickel en Indonésie (premier exportateur de minerai de nickel en 2013).

Ces dernières semaines, le nickel a également été soutenu par la crainte de perturbations des approvisionnements russes (12 % de l'offre mondiale de nickel) en raison de la crise en Ukraine.