Les métaux échangés sur le London Metal Exchange (LME) ont progressé cette semaine, le cuivre ayant été quelque peu dopé par le séisme au Chili tandis que l'ensemble du groupe bénéficiait de l'annonce de mesures de relance en Chine.

Après un début de semaine calme, le cuivre a grimpé à son plus haut niveau en trois semaines mercredi, à 6734 dollars la tonne, après un fort séisme au Chili, premier producteur mondial de ce minerai.

«Les mines de cuivre au Chili sont ressorties indemnes du tremblement de terre de mardi soir (..), mais plusieurs ports d'où part le métal restaient fermés (en fin de semaine) à cause de la mer agitée, ce qui pourrait engendrer une perturbation des exportations», ont rapporté les analystes du courtier Triland Metals.

Par la suite, «les prix des métaux en général ont été soutenus par l'engagement du gouvernement chinois à soutenir l'économie par une baisse des impôts pour les petites entreprises et l'accélération de la construction de lignes de chemin de fer», ont ajouté ces experts.

La Chine a en effet annoncé mercredi soir une série de mesures de stimulation de sa croissance en cours de ralentissement, qui incluent des réductions fiscales pour les petites entreprises et des investissements dans le réseau ferroviaire.

Ces annonces étaient attendues, les autorités centrales étant poussées à l'action après des indicateurs décevants ces derniers mois, qui ont renforcé les inquiétudes sur la vigueur de l'économie chinoise, première consommatrice mondiale de métaux industriels.

Ce mini-plan de relance a ainsi poussé l'étain à son plus haut niveau depuis un mois, à 23 350 dollars la tonne jeudi, et le nickel à son maximum depuis un an, à 16 591 dollars la tonne vendredi.

Ce dernier reste par ailleurs porté par l'interdiction, en vigueur depuis le début de l'année, d'exporter du minerai de nickel d'Indonésie. Ce pays était auparavant le premier exportateur mondial de ce métal.

L'aluminium grimpe après le report de la réforme du LME

L'aluminium a fortement progressé cette semaine, grimpant vendredi à son plus haut niveau depuis cinq mois, à 1849 dollars la tonne.

«Le déclencheur de cette hausse n'est pas entièrement clair, ce mouvement arrivant avec la décision de la Haute Cour dans le différend entre Rusal et le LME et le début du deuxième trimestre (marqué par de nouvelles prises de position, nldr)», a jugé Leon Westgate, analyste de Standard Bank.

Une importante mesure de la réforme du LME sur le stockage de métal aurait dû entrer en vigueur le 1er avril, mais a été repoussée sine die après que la Haute Cour de Justice anglaise ait jugé, jeudi dernier, que la consultation ayant mené à cette réforme avait été «injuste et illégale».

La Haute Cour avait été saisie par Rusal, premier producteur mondial d'aluminium, qui contestait cette réforme.

Avec cette mesure, le LME comptait forcer certains entrepôts de son réseau - ceux où l'attente pour récupérer du métal (surtout de l'aluminium) dépasse 50 jours - à laisser sortir plus de métal qu'ils n'en reçoivent chaque jour, afin de réduire les délais.