Les prix des métaux de base échangés sur le London Metal Exchange (LME) ont chuté cette semaine, emportés par la tempête qui a secoué les monnaies émergentes et les grandes bourses mondiales, restant par ailleurs plombés par la Chine.

«L'accroissement de l'aversion au risque parmi les opérateurs de marché ne s'est pas seulement reflété dans les marchés d'actions, (puisque) les prix des métaux se sont également trouvés sous pression», ont expliqué les économistes de Commerzbank.

Ces derniers jours, plusieurs pays émergents ont vu leur monnaie dégringoler face aux grandes devises mondiales, à cause du retrait progressif des liquidités de la Réserve fédérale américaine (Fed) mais aussi des inquiétudes sur la solidité de leurs économies.

Les investisseurs ont en effet tendance à retirer massivement leurs fonds de ces pays, où ils les avaient placés en profitant des liquidités abondantes mises sur le marché par la Fed.

En effet, ce flot d'argent commence à diminuer, la banque centrale américaine ayant décidé mercredi de réduire une nouvelle fois en février ses injections de liquidités de 10 milliards de dollars, à 65 milliards de dollars par mois.

«Les prix des métaux ne subissent pas seulement les vents contraires des troubles monétaires des économies émergentes», ont ajouté les économistes de Commerzbank, pointant la confirmation de la contraction de la production manufacturière en Chine en janvier.

La banque HSBC a en effet confirmé jeudi que la production manufacturière en Chine avait reculé en janvier à son plus bas niveau en six mois.

Son indicateur provisoire publié la semaine dernière avait déjà pesé sur les métaux de base, la Chine étant de loin le premier consommateur mondial de ces matières premières (entre 40 % et 60 % de la demande mondial selon les métaux).

Le cuivre a ainsi atteint vendredi un plus bas depuis près de deux mois, à 7 054 dollars la tonne, tandis que le plomb et le nickel ont touché des minimums depuis le 10 janvier, à respectivement 2 101,25 dollars et 13 720 dollars la tonne.

Le zinc a également flanché, marquant vendredi un plus bas depuis mi-décembre, à 1 960,25 dollars la tonne.

Quant à l'aluminium, il est tombé vendredi jusqu'à un plus bas depuis juillet 2009, à 1 707 dollars la tonne. Ce métal reste pénalisé par de mauvais fondamentaux de marché, avec une offre surabondante et des stocks très élevés.

Activité réduite lors du Nouvel An chinois

La semaine prochaine, les métaux de base pourraient encore se retrouver sous pression, en raison des vacances liées au Nouvel An chinois.

«Les marchés chinois vont rester fermés jusqu'au 6 février, ce qui occasionnera sans aucun doute une liquidité plus réduite sur le marché des métaux (...) rendant possible de brusques fluctuations des prix», ont prévenu les experts de Commerzbank.

«Pour les usines, les vacances peuvent durer plus d'une semaine comme les stocks sont élevés et que la demande n'est pas si forte que ça», a expliqué Richard Fu, directeur pour les matières premières asiatiques chez Newedge, indiquant que les producteurs ne seront pas pressés de relancer leur activité après les vacances.