Les cours du pétrole new-yorkais ont nettement augmenté lundi sous l'effet de la poursuite du blocage de terminaux pétroliers dans l'est de la Libye, important pays producteur d'or noir au Moyen-Orient.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en janvier a progressé de 88 cents pour s'établir à 97,48 dollars.

«Le fait que la production pétrolière libyenne reste en dehors du marché mondial est la grosse histoire du jour», estimait l'analyste indépendant Andy Lipow.

Le blocus des principaux terminaux pétroliers de l'Est libyen, qui devait être levé dimanche, a en effet finalement été maintenu par les gardes qui immobilisent depuis plusieurs mois ces installations pour réclamer l'autonomie de la région.

Or «les trois terminaux de Es Sider, Ras Lanuf, et Zueitina, ont une capacité d'exportation d'entre 650 000 et 900 000 barils par jour», soulignait Robert Yawger de Mizuho Securities USA. S'ils fonctionnaient de nouveau, cela conduirait à l'arrivée soudaine et massive d'or noir sur le marché mondial et pèserait sur les cours.

Le mouvement de grève reconductible qui touchait lundi les cinq raffineries et deux usines du groupe pétrolier français Total, situées dans l'Hexagone, ont aussi participé à la progression des cours des produits raffinés, et dans leur sillage des cours du brut, selon Andy Lipow.

Le prix de l'or noir a également bénéficié d'indicateurs de bonne tenue à travers le monde, de bon augure pour la consommation énergétique.

Ainsi en Asie l'indice de confiance des grandes entreprises manufacturières japonaises s'est élevé à son niveau le plus élevé en six ans.

En zone euro, l'activité privée a accéléré en décembre après deux mois de ralentissement.

Et aux États-Unis, la production industrielle a rebondi plus fortement que prévu en novembre pour dépasser pour la première fois le niveau de décembre 2007, avant la récession.

Ce bon indicateur vient rejoindre d'autres données économiques favorables sur l'économie américaine publiées ces dernières semaines et qui ont alimenté les spéculations sur un éventuel durcissement imminent des mesures d'aide de la Réserve fédérale, dont a largement profité le marché depuis le début de l'année.

L'institution réunit mardi et mercredi son Comité de politique monétaire (Fed).