Le prix du pétrole coté à New York, aidé par des indicateurs américains encourageants, a légèrement progressé jeudi, réduisant ainsi l'écart avec le baril de Brent coté à Londres.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en janvier a grignoté 18 cents pour s'établir à 97,38 dollars.

À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour la même échéance a terminé à 110,98 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en baisse de 90 cents par rapport à la clôture de mercredi.

«Les bonnes nouvelles sur le front de l'économie américaine ont certainement aidé le marché» à New York, relève Michaël Lynch de Strategic Energy and Economic Research.

Le département du Commerce a d'une part indiqué que le Produit intérieur brut des États-Unis avait progressé plus que prévu au troisième trimestre, affichant une croissance de 3,6% en rythme annualisé.

Les inscriptions hebdomadaires au chômage ont d'autre part reculé davantage qu'attendu aux États-Unis pour la semaine close le 30 novembre.

Ces données encourageantes laissent espérer un regain de la consommation énergétique dans le pays, premier consommateur mondial d'or noir.

«L'élément le plus intéressant sur le marché est toutefois le fait que l'écart entre les deux barils (de Brent et de WTI) continue de diminuer», remarque Michaël Lynch. Après s'être approché des 20 dollars la semaine dernière, il était jeudi inférieur à 14 dollars.

Le rebond du brut américain a été notamment entraîné par l'annonce lundi de la mise en fonction début janvier de la partie sud de l'oléoduc Keystone reliant Cushing (Oklahoma), où est stocké le brut servant de référence au WTI, aux raffineries du golfe du Texas.

Il a été accentué par un rapport des autorités américaines diffusé mercredi faisant état d'un net recul des stocks de brut aux États-Unis la semaine dernière.

«À en croire ces deux facteurs, on devrait rapidement voir baisser les réserves de brut à Cushing», où les barils se sont accumulés ces derniers temps, note Michaël Lynch. Cette abondance d'offre à l'endroit où est gardé le pétrole servant de référence au WTI a largement tiré les cours vers le bas.

Par ailleurs, «la pression retombe un peu après la réunion de l'OPEP» (Organisation des pays exportateurs de pétrole), mercredi à Vienne, au cours de laquelle ses membres ont décidé de maintenir son plafond de production à 30 millions de barils par jour, remarque Matt Smith de Schneider Electric.

En outre, «la crainte de voir l'offre augmenter à la fois au sein du cartel mais aussi en dehors l'an prochain continue à peser sur le Brent», souligne-t-il.

La Libye espère en effet revenir prochainement à son niveau normal de production de 1,5 million de barils par jour, contre 250 000 b/j actuellement, l'Iran se prépare à une possible levée de l'embargo sur ses exportations de brut et l'Irak ambitionne de relever nettement ses ventes à l'étranger.

Les cours à Londres sont principalement affectés car ces productions sont en grande partie destinées au marché européen.