Les cours du pétrole new-yorkais ont terminé en légère hausse jeudi, se reprenant après trois séances consécutives de baisse dans le sillage d'un regain de vigueur à Wall Street malgré des craintes concernant la vigueur du marché énergétique aux États-Unis.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en décembre a progressé de 25 cents sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), à 97,11 dollars.

À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison à la même échéance a terminé à 106,99 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en baisse de 81 cents par rapport à la clôture de mercredi.

À New York, «on a débuté la séance en baisse, sans doute toujours sous le coup du rapport peu encourageant sur les stocks pétroliers aux États-Unis» publié mercredi et faisant état d'une forte hausse des réserves de brut dans le pays, souligne Bart Melek de TD Securities. «Mais on a rebondi alors que le marché des actions s'affichait nettement dans le vert, marquant un certain appétit pour le risque», ajoute-t-il.

L'annonce d'une forte accélération de la production manufacturière en octobre en Chine, un signe de bon augure pour la demande énergétique chez le deuxième consommateur mondial d'or noir, a aussi participé à la bonne tenue des cours.

Les cours de l'essence sont de leur côté repartis à la hausse «suite à la publication d'informations sur un incendie à la raffinerie de Citgo, à Lemont dans l'Illinois, où sont produits 175 000 barils par jour», indique Robert Yawger de Mizuho Securities USA.

Les craintes sur la demande énergétique aux États-Unis alors même que l'offre dans le pays est abondante avaient pourtant fait démarrer les cours sur une note négative.

«Les acteurs du marché continuent à observer l'économie américaine et à se demander d'où va venir la demande en énergie», remarque Carl Larry de Oil Outlooks and Opinion.

«Les créations d'emplois notamment semblent stagner, ce qui va se traduire par une moindre demande pour l'essence et les produits pétroliers car les gens se déplacent moins», estime-t-il.

Le département du Travail a ainsi indiqué avant l'ouverture du marché que les inscriptions hebdomadaires au chômage avaient reculé aux États-Unis pour la deuxième semaine consécutive, mais moins qu'attendu par les analystes.

Autre signal négatif pour la première puissance économique mondiale: le déficit commercial du pays s'est légèrement aggravé en août sous l'effet d'un repli des exportations.

Face à ces perspectives de demande en berne, la production pétrolière américaine est en hausse, ce qui fait augmenter les réserves de brut du pays.

Grâce à l'exploitation des hydrocarbures non conventionnels, les États-Unis produisent en effet de plus en plus de brut et ont même perdu le mois dernier leur position de premier importateur mondial d'or noir au profit de la Chine.

Le pays a ainsi extrait la semaine dernière quelque 7,896 millions de barils par jour la semaine dernière, un niveau record depuis mars 1989.