Le pétrole coté à New York a fini en baisse mardi pour la deuxième séance consécutive, dans un marché sous la pression d'une offre abondante aux États-Unis et ignorant de nouvelles tensions au Moyen-Orient.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en novembre a clôturé en recul de 1,42 dollar sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), à 97,80 dollars, un niveau pas vu depuis le 28 juin.

À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre a clôturé à 109,97 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en hausse de 33 cents par rapport à la clôture de mercredi.

«Le brut est mis sous grosse pression aux États-Unis en raison des opérations de maintenance qui se poursuivent et des excès d'offre qui se développent», estimait Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.

Le prix du WTI a ainsi ignoré la faiblesse du dollar, tombé à un plus bas en deux ans face à l'euro. En effet, la publication de chiffres médiocres sur l'emploi et le chômage aux États-Unis a renforcé l'hypothèse d'un maintien des aides massives de la banque centrale américaine, qui ont pour effet de diluer la valeur du billet vert.

En temps normal, un dollar plus faible rend le baril moins coûteux pour les investisseurs munis d'autres devises, ce qui en dope la demande et donc le prix.

Mais grâce à l'exploitation des hydrocarbures non conventionnels, les États-Unis produisent de plus en plus de brut et ont même perdu le mois dernier leur position de premier importateur mondial d'or noir au profit de la Chine.

Les stocks américains se sont affichés en hausse de 4 millions de barils pour la semaine achevée le 11 octobre, soit plus qu'attendu par les investisseurs, qui attendent désormais la publication des stocks pour la semaine dernière, prévue mercredi.

Les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires prévoyaient une hausse de 1,7 million de barils. Au total, les stocks de brut américain ont augmenté de «18,9 millions de barils sur les quatre dernières semaines, pour atteindre le niveau le plus élevé depuis fin juin», notaient aussi Dow Jones Newswires.

Les stocks d'essence sont attendus en baisse de 100 000 barils en moyenne, et les stocks de produits distillés, qui incluent le fioul de chauffage, en baisse de 1,1 million de barils.

Par ailleurs, le baril de WTI semblait insensible à une recrudescence des tensions au Moyen-Orient, une région responsable de 35% des exportations mondiales.

Selon Carl Larry, une attitude hostile de l'Arabie saoudite pourrait expliquer la hausse des prix du Brent (échangé à Londres) ce mardi, «plus sensible aux tensions géopolitiques» que le WTI.

«Le marché surveille les rumeurs sur l'Arabie saoudite, qui parle "d'opérations commerciales" pour punir les États-Unis de ne pas être intervenus en Syrie», affirmait le spécialiste.

En plus de l'impact d'une certaine surabondance, le pétrole coté à New York baissait aussi «du fait de la date d'expiration» du contrat pour le baril pour livraison en novembre, dont c'est le dernier jour de cotation, faisait valoir Andy Lipow.