TransCanada a reporté à l'an prochain le dépôt de son projet Oléoduc Énergie Est à l'Office national de l'énergie, a révélé jeudi un dirigeant de l'entreprise.

Steve Pohlod, vice-président au développement des affaires pour l'est du pays, a déclaré dans le cadre d'une conférence sur l'énergie à Saint-Jean, au Nouveau-Brunswick, que l'entreprise ne serait pas en mesure de soumettre le projet d'ici la fin de l'année, comme elle souhaitait le faire au départ, parce qu'il reste trop de travail à accomplir dans le dossier.

«Nous avons encore des choses à faire sur le terrain et sur le plan environnemental, a-t-il indiqué. Certaines tâches sont le résultat des changements apportés à la taille du projet et au tracé.»

Long de 4500 kilomètres, l'Oléoduc Énergie Est permettrait de transporter 1,1 million de barils de pétrole par jour depuis l'Alberta jusqu'à des raffineries et des terminaux pétroliers au Québec et au Nouveau-Brunswick.

Le projet implique la transformation d'une portion d'un gazoduc existant jusqu'au Québec en un pipeline de transport de pétrole, et la construction d'un nouvel oléoduc d'une longueur de 1400 kilomètres jusqu'à Saint-Jean.

M. Pohlod a prévenu que TransCanada ne pourrait pas respecter toutes les demandes au sujet du tracé. «Il faut prendre note des inquiétudes des gens, les considérer sérieusement et voir ce que l'on peut faire», a-t-il affirmé.

Beaucoup de craintes ont été exprimées concernant le tracé du pipeline, lors des assemblées publiques organisées par l'entreprise à travers le pays.

Par exemple, le maire d'Edmundston, Cyrille Simard, a demandé à TransCanada de garantir que l'oléoduc ne contaminerait pas le bassin hydrographique de la région. La compagnie a révisé le tracé proposé, mais M. Simard a depuis exigé d'autres modifications.

À la conférence de jeudi, le président d'Irving Oil, Paul Browning, a pour sa part révélé que les plans du nouveau terminal maritime que la société a l'intention de bâtir à Saint-Jean devraient être revus pour tenir compte de l'augmentation de la capacité de l'Oléoduc Énergie Est.

En août, Irving avait annoncé qu'elle s'associerait avec TransCanada afin de construire de nouvelles installations à son terminal Canaport, près de sa raffinerie de Saint-Jean, afin d'exporter le pétrole acheminé par le pipeline vers les marchés étrangers.

M. Browning a toutefois indiqué jeudi que les plans avaient été réalisés en fonction des 850 000 barils par jour que l'oléoduc devait transporter à l'origine. La capacité a depuis été revue à la hausse pour attendre 1,1 million de barils quotidiennement.

Il a précisé que le terminal devrait être aussi approuvé par l'Office national de l'énergie, mais qu'il serait intégré au projet Oléoduc Énergie Est.