Le pétrole a fini en légère hausse vendredi à New York, soutenu par la situation en Égypte et la prudence des investisseurs face à la perspective d'un ralentissement des mesures de soutien à l'économie américaine.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en septembre a grignoté 13 cents à 107,46 dollars sur le New York Mercantile Exchange (NYMEX).

«Ça a été une journée intéressante pour le pétrole: il est monté en cours de séance au-dessus des 108 dollars puis a chuté d'un coup pour ensuite remonter autour de 107 dollars», remarque Robert Yawger, de Mizuho Securities USA.

La chute subite du prix de l'or noir a eu lieu en fin de matinée lorsque s'est relâchée la menace d'ouragans dans l'Atlantique: les météorologues américains ont notamment rétrogradé Erin en «dépression tropicale».

Or ces ouragans, lorsqu'ils atteignent les cotes américaines, ont la capacité de détruire ou de perturber certaines installations pétrolières en mer.

Mais la situation toujours tendue en Égypte est restée l'élément central du maintien du prix du baril, selon Robert Yawger.

Les violences entre partisans du président islamiste déchu Mohamed Morsi, mobilisés par milliers, et forces de l'ordre ont de nouveau fait de nombreuses victimes vendredi, avec des quartiers entiers transformés en champs de bataille.

Même si l'Égypte n'exporte que très peu de pétrole, le pays dispose, en plus du canal de Suez, d'un important réseau d'oléoducs et se situe ainsi au coeur de l'acheminement du brut d'Afrique du Nord et de la région du Golfe. Les investisseurs craignent que les troubles n'affectent ces moyens de transport.

Par ailleurs, «le marché reste dans l'attente» d'une annonce de la Fed sur sa politique monétaire à venir, estime Carl Larry, analyste de Oil Outlooks and Opinion. L'institution pourrait décider dès le mois prochain de se désengager des marchés en réduisant au fur et à mesure ses injections de liquidités.

Cette possibilité contribue à limiter la hausse du baril, selon Carl Larry.