Les cours du pétrole new-yorkais ont terminé en légère hausse lundi malgré des indicateurs chinois et américains en demi-teinte, les investisseurs anticipant une nouvelle baisse des réserves de brut aux États-Unis, premier consommateur mondial d'or noir.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en août a gagné 37 cents sur le New York Mercantile Exchange (Nymex) pour s'établir à 106,32$.

Sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août a terminé à 109,09$, en hausse de 28 cents par rapport à la clôture de vendredi.

«Les chiffres publiés dans la journée n'étaient pas particulièrement de bon augure, mais le marché mise sur une nouvelle chute des réserves de brut dans le rapport hebdomadaire» sur les stocks de produits pétroliers aux États-Unis attendu mercredi, selon l'analyste indépendant Andy Lipow.

Les réserves de brut commercial aux États-Unis ont chuté de près de 20 millions de barils au cours des deux semaines précédentes, bien au-delà des attentes des analystes, et «comme les raffineries fonctionnent toujours à leur capacité quasi maximale», les investisseurs tablent sur un recul supplémentaire, a expliqué M. Lipow.

Le prix du baril de WTI s'affichait pourtant à la baisse à l'ouverture, fragilisé par des indicateurs économiques mitigés en provenance de Chine et des États-Unis.

Pékin a en effet dévoilé lundi un ralentissement de sa croissance économique à 7,5% pour le deuxième trimestre.

«Cela reste conforme aux attentes, mais continue de montrer que l'économie montre des signes d'essoufflement, avec notamment un accès de faiblesse dans le secteur manufacturier en juin», a souligné Bart Melek de TD Securities. La hausse de la production industrielle a ralenti le mois dernier, à 8,9% sur un an, contre 9,2% en mai.

Ces données «impliquent que la croissance de la demande énergétique dans ce pays ne sera pas aussi robuste qu'espérée», a ajouté M. Melek.

Pour ajouter à la prudence des investisseurs en début de séance, les derniers chiffres sur les ventes au détail aux États-Unis ont déçu.

Selon le département du Commerce, elles ont ralenti leur progression en juin à 0,4%, alors que les analystes s'attendaient à des ventes plus dynamiques. Et si sont exclues les ventes d'essence et d'automobiles, l'indice des ventes au détail est même en très léger recul de -0,1%.

«C'est un peu une déception, cela montre que les Américains ne se remettent pas à dépenser aussi vite que ce que le marché espérait», a remarqué M. Melek.

Mais «cela laisse aussi penser que toute réduction des mesures de soutien à l'économie de la Fed (la banque centrale américaine) va peut-être intervenir plus tard que prévu», a relevé M. Lipow. Or la politique monétaire accommodante de l'institution a tendance à favoriser les actifs jugés risqués comme les matières premières.

De plus, ce signe de fragilité a été compensé par l'annonce d'un redressement de l'activité manufacturière de la région de New York en juillet, de nature à stimuler la demande énergétique, là où les analystes tablaient sur un recul.