Il n'y a pas seulement la baisse du prix de l'or et la hausse des redevances qui inquiètent le président d'Osisko (T.OSK). Sean Roosen craint aussi et surtout que l'entreprise qu'il a fondée soit la cible d'une prise de contrôle hostile.

La chute brutale du prix des actions rend le plus important producteur d'or du Québec plus vulnérable aux prédateurs, a-t-il reconnu hier.

«Ça m'inquiète beaucoup parce qu'on a travaillé très fort. Une vente dans ces conditions-là, ça ne nous intéresse pas beaucoup», a dit Sean Roosen après s'être adressé aux membres du Cercle canadien de Montréal.

Une valeur boursière en chute

Le titre d'Osisko a perdu 25% de sa valeur la semaine dernière. Depuis la fin de 2012, la valeur boursière de l'entreprise a fondu de moitié.

Le président d'Osisko pense que les actionnaires risquent de devenir impatients. «Dans un marché en santé, on croit que les actionnaires vont rester tranquilles et avoir la patience d'attendre», selon lui. Mais dans les conditions actuelles, il ne faut pas trop s'attendre à ce que les actionnaires soient patients.

L'horizon s'est passablement assombri sur l'industrie minière en général, et sur les aurifères en particulier. Osisko a produit son premier lingot d'or en avril 2011, après avoir investi 1,5 milliard de dollars dans sa mine Canadian Malartic.

Sean Roosen est catégorique: si la décision de développer ou non Canadian Malartic devait être prise aujourd'hui, le projet serait abandonné.

«Dans le contexte actuel, avec les changements prévus dans les impôts, la question serait d'avoir accès au capital, a-t-il expliqué. Justifier un investissement de cette envergure aujourd'hui serait tough, estime-t-il, et encore plus avec l'augmentation prévue des impôts.»

Foreuses parquées

Avec la baisse récente du prix de l'or, la marge d'Osisko a été réduite entre 300$ et 400$ l'once.

C'est bien peu, selon son président, étant donné que le fardeau fiscal des entreprises minières vient d'augmenter de 33% et qu'il augmentera probablement encore avec le nouveau régime de redevances promis par le gouvernement de Pauline Marois.