Un rapport publié mercredi met en garde les Canadiens contre les périls économiques d'une dépendance accrue envers les sables bitumineux.

L'étude du Centre canadien de politiques alternatives évoque «la théorie des principales ressources» pour soutenir que le Canada se place progressivement dans une situation de vulnérabilité en augmentant ses exportations de pétrole, ce qui réduit la diversité et la productivité de son économie en général.

Ses auteurs préviennent également les Canadiens qu'une économie trop dépendante d'industries émettant un niveau élevé de carbone aura de la difficulté à s'adapter à des mesures pour lutter contre les changements climatiques.

Le rapport indique que des efforts internationaux en ce sens pourraient être dangereux pour les sociétés pétrolières, puisqu'ils pourraient provoquer une chute de la valeur des combustibles fossiles sur les marchés.

Ses auteurs ajoutent que, généralement, les pays qui dépendent trop largement de leurs ressources naturelles peuvent tomber dans un cercle vicieux, où seules d'importantes sociétés - souvent détenues à l'étranger - peuvent assumer les investissements colossaux nécessaires à l'exploitation de ces ressources. Or cette situation pousse les compagnies à augmenter leur production et leurs exportations afin couvrir ces coûts astronomiques et de contenter leurs actionnaires, ce qui, paradoxalement, fait chuter les prix.

Le rapport souligne aussi qu'investir autant dans une seule industrie peut nuire aux autres secteurs de l'économie de manière indirecte. Ses auteurs prennent pour exemple l'industrie manufacturière, qui souffre déjà de l'impact des sables bitumineux sur la hausse du dollar canadien, un phénomène mieux connu sous le nom de «syndrome hollandais».

L'étude recommande donc une réglementation et un contrôle plus serré des sables bitumineux afin de ralentir leur mise en ressource et une transition vers une économie à faibles émissions de carbone où les gouvernements joueraient un rôle plus important qu'à l'heure actuelle.