Le prix de l'or s'est replié cette semaine, glissant sous 1700$ l'once pour la première fois depuis un mois, pénalisé par des prises de bénéfices et des inquiétudes persistantes sur le blocage des discussions budgétaires aux États-Unis.

OR

Le cours du métal jaune, qui avait essuyé le 28 novembre une chute-éclair de 25 dollars en quelques minutes avant de se reprendre les jours suivants, a fléchi de nouveau cette semaine, dans un marché cependant toujours extrêmement volatil.

«Les vives fluctuations observées récemment sur le marché de l'or», qui ont dans l'ensemble tiré les cours vers le bas, «traduisent probablement des mouvements massifs de vente de la part de grands fonds spéculatifs», a observé Austin Kiddle, analyste du courtier Sharps Pixley.

En effet, les investisseurs doutent «de la capacité de l'or à franchir (à court terme) la barre des 1800$ l'once», un seuil qui n'a plus été atteint depuis novembre 2011, a poursuivi M. Kiddle, notant que «le piétinement des discussions budgétaires aux Etats-Unis contribue à éroder encore davantage la confiance des opérateurs».

Le marché redoute qu'un blocage politique entre démocrates et républicains ne conduise à l'entrée en vigueur d'une cure d'austérité forcée aux États-Unis début 2013, susceptible de précipiter l'économie américaine en récession et de plomber les marchés financiers - ce qui pourrait inciter des investisseurs à se séparer de leurs métaux précieux pour se procurer des liquidités.

L'or s'est cependant brièvement stabilisé jeudi à l'issue d'une réunion de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) où a été évoqué une possible baisse des taux d'intérêts de l'institution, déjà à un niveau historiquement bas.

Cette politique de taux bas de la BCE contribue à accroître la liquidité sur le marché - car les placements auprès de l'institution ne fournissent ainsi q'une faible rémunération - et encourage les investisseurs à se tourner vers les actifs physiques, dont l'or, qui, s'ils ne génèrent pas d'intérêts, peuvent voir leurs cours rebondir.

Le métal jaune est tout de même reparti à la baisse vendredi, glissant à 1684,77$, un niveau plus vu depuis le 6 novembre, alors que les opérateurs digéraient des chiffres bien meilleurs que prévu sur l'emploi américain, nouveau signal encourageant sur la vigueur de la reprise économique aux États-Unis.

Une amélioration durable des perspectives économiques américains pourrait en effet pénaliser le métal jaune, car «le marché anticipe une réduction des mesures d'assouplissement monétaire» de la Réserve fédérale américaine (Fed), «à mesure que s'amélioreront les perspectives de la croissance économique» dans le pays en 2013, a souligné dans une note Anne-Laure Tremblay, analyste de BNP Paribas.

Le relance en septembre de ces mesures de soutien de la Fed, qui se traduisent par des injections de fonds dans l'économie, avait contribué à stimuler les investissements dans les métaux précieux, en fournissant des liquidités aux acheteurs et en diluant la valeur du billet vert.

Sur le London Bullion Market, l'once d'or a terminé à 1701,50$ vendredi contre 1726$ le vendredi précédent.

ARGENT

Considéré comme une option alternative meilleur marché au métal jaune, l'argent a accompagné l'or dans son repli.

Le métal gris a terminé vendredi à 32,85$ l'once, contre 34,28$ sept jours auparavant.

PLATINE/PALLADIUM

Après avoir ouvert la semaine en nette baisse, les métaux platinoïdes, dont le principal débouché est l'industrie automobile, ont rapidement rebondi, aidés par des achats à bon compte et les chiffres encourageants sur l'emploi américain, et par extension sur l'activité manufacturière du pays, publiés vendredi.

Sur le London Platinum and Palladium Market, l'once de platine a terminé vendredi soir à 1.600 dollars contre 1.612 dollars une semaine auparavant.

L'once de palladium a fini à 698$ contre 685$ le vendredi précédent.