Les prix du pétrole ont perdu du terrain lundi, plombés par des craintes pour la demande après l'abaissement des prévisions du constructeur d'engins américain Caterpillar notamment, en dépit d'un regain de tensions au Moyen-Orient.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en novembre, dont c'était le dernier jour de cotation, a reculé de 1,32$ à 88,73$, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

Après avoir ouvert en légère hausse, soutenus par un accroissement des tensions sur le front de l'approvisionnement au Moyen-Orient, les cours du brut ont rapidement changé de direction et se sont enfoncés dans le rouge.

Leur recul était en partie dû à la publication dans la matinée des résultats trimestriels du premier constructeur mondial d'engins de chantier, l'américain Caterpillar, a estimé John Kilduff, de Again Capital.

Le groupe, considéré comme un baromètre de l'industrie, a en effet averti qu'il s'attendait à un net ralentissement au quatrième trimestre et a abaissé ses prévisions pour l'année, citant la faiblesse de l'économie en Europe et le ralentissement en Chine.

«C'est de mauvais augure pour le secteur des matières premières et pas seulement pour le brut, pour le cuivre également», a souligné M. Kilduff.

En effet, «cela renforce l'idée que la demande va être faible et va dans le sens des prévisions officielles pour l'année prochaine», a-t-il poursuivi.

«Une nouvelle détérioration du sentiment général du marché et une hausse de l'aversion au risque représentent les plus grands facteurs de baisse pour les prix du brut», ont renchéri les experts de Commerzbank.

Par ailleurs, l'attente d'une remise en route «imminente» de l'oléoduc Keystone, qui transporte du brut du Canada jusqu'aux raffineries américaines et dont l'activité avait été suspendue mercredi dernier à cause d'une «anomalie», selon la société TransCanada, «accentue la pression sur les prix du brut», a remarqué Matt Smith, de Schneider Electric.

Son interruption, qui avait suscité des craintes d'une perturbation plus durable qu'annoncé sur le front de l'approvisionnement en brut aux États-Unis, avait en effet apporté un peu de soutien aux cours depuis jeudi.

Cependant, «la situation incertaine au Moyen-Orient reste un facteur de hausse du marché», et freinait quelque peu ce recul, ont noté les analystes de Commerzbank.

En effet, alors que se poursuivaient les violences en Syrie, le Liban a été agité ce week-end par des affrontements entre soldats et hommes armés à Beyrouth, après l'assassinat vendredi d'un haut responsable de la sécurité du pays.