Les cours du pétrole se sont repliés à un nouveau plus bas en huit mois mercredi à New York, plombés par des indicateurs économiques décevants aux États-Unis, malgré un recul des réserves de brut dans le pays cette semaine.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en juillet a cédé 70 cents par rapport à mardi, à 82,62$ sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), atteignant leur niveau le plus bas depuis le début du mois d'octobre.

«Outre les inquiétudes persistantes pour la demande en Europe, les cours ont été affectés par les mauvais chiffres des ventes au détail aux États-Unis dans la matinée», les investisseurs s'inquiétant pour la santé de l'économie américaine, a commenté John Kilduff de Again Capital.

«Le marché se dirige vers un autre mouvement de correction vers le bas (...) alors que l'on sait que l'économie européenne ralentit, que l'économie américaine perd du terrain, qu'il y a des risques de tous les côtés», et cet environnement pousse à la vente d'actifs jugés risqués et très liés à la croissance mondiale comme les matières premières, a renchéri Rich Ilczyszyn, de iiTrader.com.

Les ventes au détail ont baissé en mai aux États-Unis pour le deuxième mois consécutif, selon des chiffres officiels publiés mercredi, accentuant les craintes pour la consommation au deuxième trimestre. Les prix à la production ont baissé plus que prévu, avec la chute des coûts de l'énergie.

En outre, les chiffres hebdomadaires sur les réserves de brut américain publiés dans la matinée «ont fait état d'un recul des stocks inférieur aux attentes, ce qui a exercé une pression sur les prix», a ajouté M. Kilduff, malgré un léger sursaut des cours tout juste après leur publication.

«Cela montre que l'on continue à être très bien approvisionné» aux États-Unis, a-t-il ajouté, les stocks de brut ayant atteint en mai un record en 22 ans.

Ces réserves ont cédé 200 000 barils lors de la semaine achevée le 8 juin pour s'établir à 384,4 millions de barils, reculant pour la deuxième semaine consécutive, selon le rapport hebdomadaire du département américain de l'Énergie (DoE) publiés mercredi. Les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires tablaient plutôt sur une baisse de 1,6 million de barils.