Les cours du gaz naturel ont terminé mercredi à leur plus bas depuis 10 ans à New York, dans un marché plombé par un hiver très doux et une demande terne, alors que l'offre en gaz est de plus en plus abondante aux États-Unis.

Le million de BTU de gaz naturel, la mesure internationale équivalant à 28 m3 de gaz, est passé sous le seuil de 2 dollars à 1,984 dollars à la clôture sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), pour la première fois depuis le 28 janvier 2002. Il était alors descendu à 1,908 dollars par million de BTU.

«Le gaz s'est battu pour rester au-dessus (des 2 dollars) mais les données de base sont tellement négatives pour les prix actuellement (...) qu'il était inévitable que l'on en arrive là», a commenté David Bouckhout, directeur de la stratégie en matières premières chez TD Securities.

«Le marché électronique rattrape enfin le marché physique, d'autant que nous avons des réserves record de gaz aux États-Unis en ce moment», a abondé James Williams, de WTRG Securities.

Après un hiver particulièrement clément, «nous arrivons en pleine demi-saison, ce qui se caractérise généralement par une faible demande (en énergie) et une accélération de la mise sous réserve des stocks», a ajouté le stratège de TD Securities.

Ainsi, contrairement à l'essence dont le prix s'envole, le gaz naturel est à des prix plancher aux États-Unis et de plus en plus abondant grâce à l'exploitation des vastes gisements de schiste du pays.

«On devrait avoir besoin de beaucoup moins de réserves l'hiver prochain», a-t-il par ailleurs noté, la demande en gaz naturel sera donc plus faible «et tout cela participe à la baisse des prix», a poursuivi M. Williams.

Selon les estimations des experts en matières premières de TD Securities, le prix du million de Btu de gaz naturel devrait tourner autour de 2 dollars en moyenne au deuxième trimestre 2012, «ce qui laisse penser que les cours du gaz vont clôturer à plusieurs reprises au-dessous (du seuil) de 2 dollars» au cours des prochains mois, a avancé M. Bouckout.

«Je ne vois aucune raison d'être optimiste au sujet des cours du gaz en ce moment», a renchéri M. Williams, qui ne prévoit un retournement de la tendance que dans plusieurs mois, au mieux.