Les cours du pétrole ont fini en baisse mardi à New York, les investisseurs s'inquiétant pour la vigueur de la demande mondiale, notamment à la suite de la publication d'indicateurs mitigés aux États-Unis.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en avril a cédé 2,01$ par rapport à lundi sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), pour finir à 106,55$.

Les cours du baril poursuivaient ainsi le net mouvement de correction entamé lundi, après une hausse presque ininterrompue depuis février, qui les a conduits vendredi à des sommets depuis mai 2011.

«On commence à voir une certaine préoccupation» du marché, a noté Bart Melek, de TD Securities. «L'économie américaine n'est peut-être pas aussi solide qu'il y paraît, comme l'ont montré les chiffres des commandes de biens durables qui n'étaient pas aussi bons que nous l'aurions voulu».

Les commandes de biens durables ont chuté aux États-Unis en janvier après trois mois consécutifs de hausse, affichant leur recul le plus élevé depuis janvier 2009 à 4,0%, soit près de trois fois plus qu'attendu par les analystes.

En outre, les autres indicateurs publiés mardi étaient contrastés, avec un moral des ménages qui s'est élevé en février à son plus haut niveau en un an, mais une baisse des prix des logements en décembre pour le huitième mois d'affilée.

Les courtiers s'inquiètent en outre de la flambée actuelle des prix du but et de ses répercussions sur les consommateurs.

«Avec de tels niveaux, les prix du brut peuvent endommager la croissance (...) et l'économie mondiale», a ajouté M. Melek. «Cela pourrait très bien se traduire par une baisse de la demande».

Cependant, les prix ne devraient pas se replier de façon prolongée, le marché restant soutenu par les tensions géopolitiques croissantes entre les pays occidentaux et l'Iran, qui menace d'interrompre prochainement ses approvisionnements de brut à l'Europe.

En outre, la nouvelle opération de prêts à trois ans, qui seront accordés cette semaine par la Banque centrale européenne (BCE) aux établissements financiers de la zone euro, «devrait apporter un nouvel afflux de liquidités sur le marché et doper les prix du baril» en dirigeant les investissements vers les matières premières, ont noté les experts de Commerzbank.