Les prix du pétrole ont terminé en nette baisse vendredi à New York, dans un marché inquiet de la faiblesse de la demande aux États unis, les investisseurs s'interrogeant également sur le contenu de l'accord apparemment imminent entre Athènes et le secteur privé.

Le baril depétrole brut pour livraison en février, dont c'était le dernier jour de cotation, a perdu 1,93$ à 98,46$ sur le New York Mercantile Exchange.

«Le marché s'inquiète de deux choses: la demande de pétrole aux États-Unis, qui, sur les quatre dernières semaines, est tombée à un niveau plus vu depuis avril 1997, et les négociations sur la restructuration de la dette grecque», a observé Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.

Le rapport hebdomadaire des autorités américaines sur les stocks de pétrole aux États-Unis, publié jeudi, a fait état d'une hausse marquée des stocks d'essence (+3,7 millions de barils) lors de la semaine achevée le 13 janvier.

Par rapport à la même période de l'année dernière, la demande de carburant a reculé de 6,1%.

Les cours de l'or noir avaient jusque-là été soutenus par les tensions entourant le dossier nucléaire iranien.

Mais jeudi, l'Iran a assuré n'avoir jamais dans son histoire tenté de fermer le détroit d'Ormuz, une menace agitée récemment par certains dirigeants. Ce passage maritime étroit voit transiter une quantité importante du pétrole transporté par voie maritime dans le monde.

«L'attention se détourne des tensions géopolitiques pour se fixer sur la crise de la dette en Europe», a ainsi résumé Matt Smith, de Summit Energy (groupe Schneider Electric).

En Europe, un accord entre les banquiers et Athènes semble en vue pour effacer au moins 100 milliards d'euros de dette publique grecque, bien qu'aucune annonce officielle n'ait été faite pour le moment.

«Les autorités grecques ont dit être toujours en discussion avec les créanciers, ce qui soulève de l'inquiétude: cette crise de la dette va-t-elle continuer à évoluer en dents de scie et à peser sur la demande en pétrole dans la zone euro, se répercutant aux États-Unis et dans le reste de la planète», a expliqué M. Smith.

«La question que tout le monde se pose, c'est: que va contenir cet accord», a dit M. Lipow.