Les prix des métaux industriels échangés au London Metal Exchange (LME) ont tenté de rebondir lors de la première semaine de l'année, pénalisés cependant par un net renforcement du dollar face à un euro sous pression, dans un marché toujours inquiet de la crise européenne.Les métaux de base, après avoir battu en retraite sur l

dernière semaine de décembre, ont débuté 2012 d'un bon pied, montant vigoureusement mardi, mais le répit a été de courte durée, les prix succombant rapidement aux coups de semonce du marché des changes.

«La brusque chute des cours à partir de mercredi, et notamment du cuivre qui a perdu plus de 3% ce jour-là, a été une surprise. Le véritable facteur déclenchant a en fait été le renforcement du dollar», a expliqué Edward Meir, analyste du courtier INTL FCStone.

Plombé par les inquiétudes croissantes sur le système bancaire européen, l'euro est tombé jeudi sous 1,28$ pour la première fois depuis 16 mois, et le net renforcement du billet vert a rendu moins attractifs les achats de métaux, libellés en dollars, pour les investisseurs munis d'autres devises.

«Mais malgré les mouvements de ventes massifs auxquels on a assisté ces derniers jours, les prix se sont stabilisés, car les bons indicateurs économiques américains contribuent à estomper en partie les craintes sur la zone euro», a poursuivi M. Meir.

Selon des statistiques publiés vendredi, les États-Unis ont ainsi enregistré en décembre une accélération massive des embauches, le taux de chômage tombant à son niveau le plus faible depuis près de deux ans.

De plus, en Chine (premier pays consommateur de métaux de base), l'activité manufacturière a légèrement rebondi en décembre, selon des chiffres officiels publiés dimanche.

«Il est probable qu'il faudra plus que les améliorations dans l'activité manufacturière (des principaux consommateurs) pour que les marchés sortent définitivement de leurs fluctuations en montagnes russes du second semestre 2011», a tempéré Gayle Berry, de Barclays Capital.

Cependant, «la morosité croissante des investisseurs n'a pas été de pair avec une dégradation aussi importante de la demande mondiale: la demande européenne s'affaiblit rapidement, mais cette baisse reste relativement limitée» par rapport à l'effondrement constaté en pleine crise de 2008, observait Mme Berry.

Enfin, après avoir liquidé en partie leurs positions fin décembre, «les fonds d'investissements devraient rapidement réajuster la pondération des matières premières (dans leurs portefeuille d'actifs), ce qui devrait donner un coup de fouet momentané aux prix des métaux», a estimé Dan Smith, analyste de Standard Chartered.

Le CUIVRE bénéficie toujours d'une robuste demande de la Chine, dont les importations de métal rouge raffiné pour novembre ont enregistré leur deuxième plus haut niveau mensuel historique, à 344 000 tonnes.

«Les importations ont dû rester solides en décembre, alors que les industriels du pays accélèrent leur production pour boucler leurs commandes avant le Nouvel An chinois», fin janvier, mais la demande pourrait ensuite faiblir, victime du ralentissement de l'économie mondiale, a indiqué M. Smith.

ALUMINIUM: Le géant américain de l'aluminium Alcoa a annoncé jeudi qu'il allait réduire de 12% ses capacités de production d'aluminium dans le monde (soit environ 0,5% de la production mondiale), afin d'améliorer sa compétitivité, ce qui pourrait peser sur l'offre et donc soutenir les prix.

En-dehors de la Chine, le marché souffre d'un excédent sensible: les stocks d'aluminium au LME ont progressé de 420 000 tonnes depuis le 1er décembre, pour atteindre le niveau historique de 4,98 millions de tonnes.

Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 7485$ vers 10h contre 7555$ le vendredi précédent.

L'aluminium valait 2037$ la tonne contre 2003$.

Le plomb valait 1959$ la tonne contre 2007$.

L'étain valait 19 650$ la tonne contre 18 900$.

Le nickel valait 18 610$ la tonne contre 18 360$.

Le zinc valait 1829$ la tonne contre 1857$.