Les Cris de Mistissini et la société Ressources Strateco ont conclu une « entente sur l'information et la communication » dans le cadre du projet d'exploration d'uranium Matoush, dans les monts Otish.

Cette entente de quatre ans - la durée prévue du programme d'exploration - permettra de mettre en place un mécanisme d'échange d'information continue. Il prévoit la création de postes d'agent de liaison et de directeur des relations avec la communauté, tous deux occupés par des Cris. Strateco déménagera son bureau local de Mistissini pour le rendre plus accessible. Enfin, pour répondre à une préoccupation importante des Cris, un expert indépendant rédigera une étude sur l'écoulement des eaux de surface et souterraines autour du projet Matoush.

Strateco travaille depuis 2006 à la mise en valeur d'un gisement d'uranium sur le territoire cri de Mistissini, mais souhaite poursuivre l'exploration sous terre afin préciser des données sur quatre volets : la quantité d'eau souterraine, les niveaux de radiation et de radon, de même que la méthode de minage.

La société de Boucherville prévoit la construction d'une rampe d'exploration et le minage de 700 tonnes de minerai, qui demeureront sous terre. Les Cris avaient marqué leur nette opposition à ce projet d'exploration avancée au cours des audiences publiques tenues en novembre 2010. Le conseil de bande a maintenu son opposition depuis ce temps.

Le communiqué publié par Strateco hier précise d'ailleurs que si « l'entente reflète l'intention de la Nation crie de Mistissini de recevoir de l'information supplémentaire, entre autres, sur les travaux d'exploration souterraine, celle-ci ne peut être considérée comme étant son appui aux phases de construction et d'exploitation de la mine du Projet Matoush ».

Si son projet d'exploration va de l'avant et qu'il est concluant, Strateco devrait repasser par un nouveau processus d'audiences publiques pour la construction d'une éventuelle mine.

Le chef de Mistissini, Richard Shecapio, n'avait pas rappelé La Presse Affaires hier au moment de mettre sous presse.

En attente des autorisations

Dans le cadre de la Convention de la Baie-James, Strateco doit obtenir les autorisations de l'Agence canadienne d'évaluation environnementale et du ministère de l'Environnement du Québec pour aller de l'avant avec son projet d'exploration. Il est plausible de croire que l'absence d'acceptabilité sociale retardait les autorisations.

Le programme d'exploration de Strateco coûterait entre 65 et 70 millions de dollars. La société attend les autorisations avant d'aller chercher un partenaire qui pourra rassembler le financement nécessaire, a indiqué Guy Hébert plus tôt ce mois-ci. Le géant Cameco avance déjà un projet d'exploration au sud de celui de Strateco.

Le titre de Strateco (RSC) a clôturé la journée à 45 cents hier à la Bourse de Toronto, en hausse de 3 cents.