Les prix des métaux industriels échangés sur le London Metal Exchange (LME) ont connu cette semaine de vives fluctuations, chutant à l'unisson des places boursières avant d'esquisser un bref rebond, sur un marché où persistent les incertitudes sur la reprise américaine.

Les métaux industriels n'ont pas été épargnés par la nouvelle bourrasque qui s'est emparée au début de semaine des marchés financiers. Ebranlées par un regain d'inquiétudes sur la Grèce et la solidité du système bancaire en zone euro, les Bourses européennes ont dégringolé, entraînant les cours du LME.

Baromètre du marché, le cours du cuivre a ainsi abandonné 2,5% en l'espace de deux séances, lundi et mardi, tandis que l'aluminium cédait 3% et le nickel plus de 4%.

«Les oscillations erratiques des Bourses, mais aussi le renforcement du dollar ont sévèrement pesé sur les prix des métaux, et ils devraient continuer de pâtir à court terme de la volatilité générale des marchés financiers», a souligné Xiao Fu, analyste de Deutsche Bank.

L'appréciation du billet vert, jugé plus sûr que la devise européenne, contribuait à détourner les investisseurs des métaux industriels, dont les achats -libellés en dollars - devenaient moins attractifs pour les acquéreurs munis d'autres devises.

Après son repli brutal, le marché a brièvement rebondi en même temps que les Bourses et les prix du pétrole. Il a aussi profité d'«un mouvement d'achats à bon compte», d'autant que les tensions restent fortes sur l'offre mondiale de cuivre, a souligné Robin Bhar, expert du Crédit Agricole.

Le répit aura cependant été de courte durée, puisque dès vendredi les cours trébuchaient à nouveau, souffrant pêle-mêle d'une forte hausse du dollar, d'un nouveau repli des Bourses, de préoccupations toujours vives sur la zone euro et de craintes persistantes sur la vigueur de la reprise économique aux États-Unis.

Alors que les investisseurs redoutent depuis plusieurs semaines un retour en récession de la première puissance économique mondiale, le plan emploi annoncé jeudi par le président Barack Obama n'est pas parvenu à les rasséréner.

Et les chiffres de l'inflation en Chine, à un niveau toujours très élevé, n'ont pas arrangé les choses: «L'inflation a ralenti en août mais pas suffisamment pour que les autorités assouplissent leur politique monétaire», a estimé Mme Fu.

De nouvelles mesures de resserrement monétaire pourraient même intervenir à l'automne, au risque de pénaliser la demande du géant asiatique, premier consommateur mondial de métaux industriels, et dont la croissance explique selon plusieurs analystes la relative résistance des prix des métaux de base ces dernières semaines.

Le CUIVRE restait soutenu par les inquiétudes sur l'offre mondiale de métal rouge, alors qu'une grève de 4 semaines devrait mobiliser à partir du 15 septembre la quasi-totalité des employés de la mine géante de Grasberg, en Indonésie - site représentant 4% de la production mondiale de cuivre.

Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 8883 $ vendredi contre 9025 $ la tonne le vendredi précédent.

L'aluminium valait 2375 $ la tonne contre 2427 $.

Le plomb valait 2443 $ la tonne contre 2478 $.

L'étain valait 23 900 $ la tonne contre 23 870 $.

Le nickel valait 21 450 $ la tonne contre 21 348 $.

Le zinc valait 2196 $ la tonne contre 2182 $.