Les prix du pétrole ont fini quasi inchangés mercredi à New York, sur un marché tiraillé entre la tentation d'empocher des bénéfices et les attentes de nouvelles mesures de soutien à l'économie aux États-Unis.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en octobre a terminé à 88,81 $, en recul de 9 cents par rapport à la veille.

À Londres, sur l'IntercontinentalExchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance identique a gagné 83 cents à 114,85 $.

Les cours avaient déjà pris pris environ 3,50 $ sur les deux premières séances de la semaine alors que les marchés spéculaient sur l'adoption par la banque centrale américaine (Fed) de mesures monétaires pour relancer la croissance.

«Le marché anticipe un assouplissement monétaire, sous une forme ou sous une autre», a expliqué Rich Ilczyszyn, de MF Global.

«On a eu deux séances de forte hausse en raison de prises de bénéfices mais avec le marché boursier orienté à la hausse, le pétrole ne pouvait pas rester à l'écart du mouvement», a-t-il ajouté.

«Le baril devrait remonter vers 90 dollars. On a un week-end de trois jours qui se profile (lundi étant férié aux États-Unis), je serais choqué de voir le marché chuter avant, à moins que les chiffres de l'emploi soient mauvais», a avancé l'analyste.

Les statistiques mensuelles de l'emploi seront diffusées vendredi par le gouvernement américain. Deux jours avant cette publication très attendue, le cabinet ADP a compté 91 000 créations emplois en août, soit moins qu'en juillet et un peu moins qu'anticipé.

Mais les autres indicateurs américains du jours sont ressortis meilleurs que prévu.

L'indice ISM d'activité dans la région de Chicago a baissé moins que prévu et continue de refléter une croissance, même au plus bas depuis 21 mois. Les commandes à l'industrie ont rebondi plus fortement que prévu en juillet (+2,4%).

«Dans la situation actuelle, les mauvais indicateurs (...) sont interprétés comme positif pour les prix du pétrole», parce qu'ils alimentent les espoirs de nouvelles mesures de relance, ont commenté les analystes de Commerzbank.

Les cours ont peu réagi aux statistiques hebdomadaires du département américain de l'Energie sur l'évolution des stocks, qualifiées de «non-événement» par Rich Ilczyszyn.

Les stocks de brut ont augmenté de 5,3 millions de barils la semaine dernière, alors que les analystes ne tablaient que sur une hausse de 200 000 barils.

Mais cette progression s'explique «en partie par la mise sur le marché des réserves stratégiques» de brut, la semaine dernière à hauteur de 4,7 millions de barils, a expliqué Nic Brown, de Natixis.

Ce recours avait été décidé par l'Agence internationale de l'Energie en juin afin de compenser la perte du brut libyen.

L'augmentation des stocks de brut a aussi été provoquée par un ralentissement des cadences des raffineries, qui s'est traduit par une chute plus forte que prévu des stocks d'essence (-2,8 millions de barils).

Selon Andy Lipow, de Lipow Oil Associates, les cours se sont aussi trouvés sous pression «parce qu'il semble que la tempête tropicale Katia, dans l'Atlantique, ne va pas affecter les zones de production de pétrole dans le golfe du Mexique».