Le prix de l'once d'or s'est hissé cette semaine à un nouveau sommet historique, franchissant pour la première fois la barre des 1600 $ l'once, dans un marché des métaux précieux toujours agité par les incertitudes sur les dettes souveraines en Europe comme aux États-Unis.

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Le cours de l'once d'or, qui ces dernières semaines vole de record en record, est monté mardi à 1610,10 $ sur le marché au comptant, un niveau sans précédent, après s'être élevé la veille pour la première fois au-dessus de la barre symbolique des 1600 $.

Le métal jaune avait été tiré vers de nouvelles cimes par la crise des dettes souveraines en zone euro, les négociations toujours infructueuses sur le plafond de la dette publique aux États-Unis, mais aussi les tests de résistance bancaires européens dont les résultats publiés le vendredi précédent ont peiné à rassurer les épargnants.

L'or, valeur refuge par excellence, est considéré comme un bon bouclier contre la volatilité des devises et les soubresauts des obligations d'États soumises à rude épreuve dans la zone euro.

Les inquiétudes des investisseurs se sont cependant apaisées mercredi à la veille d'un sommet des dirigeants européens pour répondre à l'aggravation de la crise grecque et tenter d'enrayer la contagion à d'autres pays, entraînant un regain de confiance des marchés et un repli du métal jaune.

L'or a ensuite plongé de plus de 15 $ jeudi après les premières indications d'un accord à Bruxelles, prévoyant un second plan d'aide généreux à la Grèce et un assouplissement des conditions de prêt aux pays en difficulté.

L'annonce de cet accord «a ouvert la voie à des prises de bénéfices sur le marché de l'or», a relevé Suki Cooper, de Barclays Capital, tout en notant que la déclaration officielle manquait de précisions «sur des questions clé comme l'implication du secteur privé et la réforme du Fonds de secours».

De fait, à mesure que les investisseurs s'interrogeaient sur la portée de l'accord européen, la prudence revenait sur les marchés vendredi, ce que traduisait une baisse sensible de l'euro et une nette remontée de l'or, qui approchait de nouveau 1610 $ l'once.

«Les problèmes des dettes souveraines des pays périphériques (en particulier l'Italie et l'Espagne) vont continuer de dominer les échanges, les opérateurs chercheront à évaluer si les responsables européens en ont fait assez pour éteindre l'incendie», a indiqué James Moore, de la société britannique Fast Markets.

«L'or est finalement resté ferme, en dépit de l'accord européen. Et le placement de la Grèce en défaut de paiement partiel par l'agence de notation Fitch vient rappeler que les doutes (sur la solvabilité du pays) persistent», renchérissait Michael Hewson, analyste de CMC Markets.

Enfin, les discussions entre parlementaires américains et la Maison-Blanche continuent de s'enliser, les perspectives d'inflation restent élevées et les taux d'intérêts aux États-Unis et en Europe restent bas, «un environnement propre à soutenir les cours de l'or», concluait Mme Cooper.

Signe du fort engouement des investisseurs, SPDR Gold Shares, le plus grand fonds d'or coté dans le monde, a vu le niveau de ses participations bondir de 17 tonnes cette semaine, à 1242 tonnes.

Sur le London Bullion Market, l'once d'or a terminé vendredi à 1602 $ à la fermeture contre 1587 $ une semaine auparavant.

ARGENT

L'argent a de nouveau été tiré vers le haut par l'irrésistible ascension de l'or. Le métal gris a terminé vendredi à 39,67 $ l'once, contre 38,17 $ sept jours auparavant.

PLATINE/PALLADIUM

Les prix des métaux platinoïdes ont nettement progressé cette semaine, profitant, à l'unisson des autres métaux précieux, d'un regain d'engouement de la part des investisseurs.

Sur le London Platinum and Palladium Market, l'once de platine a terminé vendredi à 1793 $, contre 1760 $ une semaine auparavant.

L'once de palladium a fini à 807 $, contre 777 $ sept jours plus tôt.