Les prix du blé se sont distingués à la hausse cette semaine à Chicago, face à la piètre qualité des cultures américaines, à laquelle se sont ajoutées des conditions défavorables aux semis dans plusieurs régions du monde.

La semaine a été écourtée par un jour férié, les marchés américains étant fermés le Vendredi saint.

«Les prix du blé ont bénéficié d'un temps toujours sec dans les Plaines aux États-Unis, de la mauvaise qualité du blé d'hiver américain, de faibles semis en Russie et de conditions sèches dans l'Ouest de l'Europe et du Canada», ont énuméré les analystes de Barclays Capital.

Le blé semé cet hiver dans les États du sud et du centre des États-Unis est d'une qualité calamiteuse. Selon le dernier relevé hebdomadaire du département américain de l'Agriculture, seuls 36% des blés d'hiver sont jugés «bons» à «excellents», contre 65% l'an dernier.

Si les conditions météorologiques restent médiocres, aux États-Unis et dans les autres grandes régions productrices, les analystes craignent de devoir revoir à la baisse leurs prévisions pour la récolte à venir.

D'autant qu'en Chine, pays extrêmement glouton en produits agricoles, «les zones clés pour la production de blé font face à une sécheresse qui devrait réduire la production», selon Barclays.

Les cours du maïs ont été soutenus par l'abondance des perturbations dans le Midwest (centre) des États-Unis, qui freinent les semis. Mais les prévisions de la fin de semaine se sont montrées moins pessimistes sur le temps, ce qui a permis aux prix de reculer.

Le boisseau de blé (environ 25 kg) pour livraison en juillet a terminé à 8,3475 dollars, contre 7,80 dollars en fin de semaine précédente. Il affiche un bond de 7% sur la semaine sur le Chicago Board of Trade.

Le contrat de maïs à échéance identique s'est établi à 7,4450 dollars, contre 7,4950 dollars une semaine plus tôt, enregistrant un recul de 0,7%.

Le boisseau de soja pour livraison en juillet s'établissait à 13,8975 dollars contre 13,4325 dollars, soit une hausse de 3,5%.

Le coton recule

Les prix du coton ont poursuivi leur repli cette semaine à New York, les opérateurs de ce marché s'inquiétant d'un ralentissement de la demande en réaction à l'envolée des cours et commençant à anticiper une récolte abondante.

«Notre opinion négative à court terme sur les prix du coton repose en partie sur les attentes d'une plus grande surface consacrée aux cultures, en particulier aux États-Unis, en Chine et en Afrique», ont expliqué les analystes de Standard Chartered.

«Nous nous attendons également à voir la demande chinoise à l'importation ralentir en raison des prix élevés sur le marché, d'une plus forte production et de la concurrence des fibres synthétiques», ont-ils ajouté.

Le marché du coton est marqué depuis cinq ans par une production inférieure à la consommation à l'échelle de la planète. Les stocks diminuent donc à des niveaux très faibles, ce qui a fait presque tripler les cours depuis début 2010.

Mais l'envolée des prix devrait pousser les agriculteurs à semer davantage de fibre blanche cette année, ce qui suggère que la production sera beaucoup plus abondante cette année que l'an dernier.

La livre de coton pour livraison en juillet a fini jeudi à 1,6751 dollar, contre 1,7740 dollar une semaine plus tôt sur l'Intercontinental Exchange. Il a chuté de 5,6% sur la semaine.

L'indice Cotlook A, moyenne quotidienne des cinq prix du coton les plus faibles sur le marché physique dans les ports d'Orient, valait de son côté 206,35 dollars (pour 100 livres), contre 219,45 dollars en fin de semaine précédente.