Les prix du pétrole ont clôturé la semaine sur une nette hausse vendredi, le baril se rapprochant des 113 $ à New York face aux inquiétudes pour la production en Libye et au Nigeria, une tendance exacerbée par l'affaiblissement de la monnaie américaine.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en mai a terminé à 112,79 $, en progression de 2,49 $ par rapport à la veille.

Il est monté jusqu'à 112,86 $, son plus haut niveau depuis septembre 2008.

À Londres, le baril de Brent s'est approché du seuil des 127 $.

«Le marché termine la semaine sur une note vraiment haussière, je pense que personne ne veut être pris de court par le week-end, avec toutes les incertitudes qui entourent la situation en Afrique du Nord et au Moyen-Orient», a observé Matt Smith, de Summit Energy.

Les investisseurs surveillaient de près la situation en Libye.

«Les dernières informations dans les médias suggèrent qu'il y a eu des attaques par les forces pro-Kadhafi sur des champs de pétrole contrôlés par les anti-Kadhafi dans le Sud-Est de la Libye ces derniers jours, qui ont causé la fermeture de trois champs de pétrole: Misla, Waha et le dernier, Sarir», a expliqué Amrita Sen, de Barclays Capital.

Ces trois champs produisaient environ 100 000 barils par jour dernièrement, pour une capacité de production combinée environ quatre fois supérieure, a précisé l'analyste.

«Le marché a vraiment réagi aux informations sur les forces pro-Kadhafi mettant le feu au champ de Sarir, le plus grand champ pétrolier du pays. Cela a changé les règles: d'une production hors course pendant un certain temps à des actes de sabotage», a noté Matt Smith.

En conséquence les investisseurs revoyaient leurs estimations sur la durée pendant laquelle la production libyenne sera quasi inexistante.

Avant l'éclatement du conflit, la Libye produisait 1,6 million de barils par jour, dont 1,3 million destinés à l'exportation.

Autre tension du côté de l'offre, les élections au Nigeria plaçaient les investisseurs sur la défensive.

Les élections législatives au Nigeria se dérouleront samedi dans la quasi-totalité des circonscriptions du premier producteur de brut en Afrique, avec des reports dans quelques autres.

Le fort affaiblissement du dollar, abaissant le prix du pétrole pour les acheteurs munis d'autres devises, a exacerbé la tonalité donnée par les tensions géopolitiques.