Les prix du pétrole ont augmenté pour la troisième séance d'affilée mercredi à New York, soutenus par les tensions dans le monde arabe ainsi que par une forte demande d'essence aux États-Unis.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en mai a terminé à 105,75 $, en hausse de 78 cents par rapport à la veille.

Au cinquième jour de l'intervention de la coalition internationale en Libye, de violents combats ont fait rage dans plusieurs régions entre rebelles et partisans du colonel Mouammar Kadhafi. Le dirigeant libyen a affirmé que son pays était «prêt pour la bataille, qu'elle soit longue ou courte».

La Libye produisait avant les troubles environ 1,6 million de barils par jour de pétrole, dont elle exportait 1,3 million de barils, en grande partie vers l'Europe. Les exportations du pays sont actuellement quasi interrompues.

«Vu les dégâts infligés aux infrastructures, les estimations indiquent que la production pétrolière de la Libye pourrait être affectée pendant plus d'un an. En cas de guerre civile plus longue ou d'actes de sabotage, cette période pourrait être bien plus longue», a jugé Commerzbank.

Dans le reste du monde arabe, au moins quinze personnes ont été tuées mercredi dans le sud de la Syrie, lors d'affrontements entre manifestants et forces de l'ordre.

Au Yémen, le président Ali Abdallah Saleh a officialisé mercredi son offre d'un départ anticipé mais l'opposition a réitéré son rejet et demandé qu'il cède immédiatement le pouvoir.

«La perspective d'un printemps arabe a déjà ajouté 15 à 20 $ aux prix du brut, et n'est pas près de disparaître», a commenté Jason Schenker, de Prestige Economics.

La situation au Moyen-Orient «représente toujours une menace importante» pour le marché pétrolier, a-t-il poursuivi.

Les cours ont accentué leur hausse sur le marché new-yorkais à l'annonce d'une chute des stocks d'essence aux États-Unis la semaine dernière, qui reflète «une bonne demande», selon M. Schenker.

«Les consommateurs sont prêts à payer des prix élevés», a-t-il estimé.