Le Mouvement d'appui au gaz de shale, qui réunit notamment des fournisseurs de cette industrie, pense pouvoir rassurer les citoyens face au gaz de schiste en agissant avec transparence.

Ce mouvement, qui avait déjà présenté un mémoire au Bureau des audiences publiques sur l'environnement, en novembre dernier, a procédé à son lancement officiel jeudi, lors d'une rencontre avec la presse.

Au cours d'une entrevue, son porte-parole, Mario Lévesque, a affirmé qu'il avait l'intention d'agir avec transparence afin d'apaiser les craintes des citoyens. Avec le site Internet du mouvement, notamment, «les gens vont pouvoir avoir beaucoup d'informations sur la façon dont on travaille, ce qu'on fait, où sont les projets, qui sont les entreprises impliquées. De notre côté, on croit que ça fait partie de notre mission d'avoir le plus de transparence possible», a-t-il soutenu.

Cette transparence fait partie, selon lui, des conditions de base de l'acceptation sociale des projets. «Moi, en tant qu'entrepreneur, je fais de l'acquisition de droits de passage avec ma compagnie. Et l'acceptabilité sociale, c'est la base de ma compagnie», a-t-il dit.

M. Lévesque voit aussi comme un avantage le fait d'être un regroupement plus petit que l'Association pétrolière et gazière. «J'aime nous voir plus comme les travailleurs, les gens du peuple. C'est peut-être plus facile s'identifier à quelqu'un de la place qui le fait qu'à un industriel qu'on ne connaît pas vraiment», a-t-il avancé.

Le Mouvement d'appui au gaz de shale (MAGS) regroupe pour le moment une vingtaine d'entreprises et environ 225 citoyens qui seraient intéressés à la cause, affirme M. Lévesque.

Le groupe est financé par des dons des entreprises, comme 5000 $ pour un membre «platine» ou 1000 $ ou 500 $. Les membres citoyens ne paient rien, rapporte M. Lévesque.

Le mouvement a l'intention de participer au débat sur les gaz de schiste, de tenter de rassurer la population en diffusant des informations émanant du terrain, affirme-t-il. «Notre but, c'est d'apporter du positif. Autant d'un côté que de l'autre, que ce soit du côté des gens qui sont contre ou des gens qui sont pour, il y a des informations qui sont véhiculées. Nous, on veut apporter notre vécu et nos faits, la réalité quotidienne. Je pense que ça peut juste être un plus pour le débat, pour que la population prenne une décision», a résumé M. Lévesque.

Institut et Chambre

La même journée, l'Institut de recherche et d'informations socioéconomiques (IRIS) critiquait l'exploitation des gaz de schiste au Québec, affirmant qu'elle annulerait les efforts déployés par le Québec pour atteindre les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre du protocole de Kyoto.

L'institut soulignait également que 23 millions de litres d'eau devraient être traités chaque année pour les besoins de l'industrie des gaz de schiste, alors que les usines d'épuration des régions concernées n'ont qu'une capacité de traitement de 1,4 million de litres.

«Quand on tient compte à la fois des impôts et des redevances qui seront perçues, mais aussi des dépenses importantes en crédits fiscaux et en infrastructures publiques qu'occasionnera l'industrie, on se rend compte que le bilan complet est loin d'être positif pour le Québec», écrit l'IRIS dans son étude.

La Fédération des chambres de commerce du Québec, quant à elle, affirmait au contraire que «l'industrie des gaz de shale enrichirait le Québec d'environ 2,12 milliards de dollars sur 20 ans», puisque le Québec n'importerait plus du gaz naturel de l'Ouest canadien pour le même montant.

«Les entreprises établies au Québec, même si certaines sont de propriété étrangère, embauchent des travailleurs québécois, consomment des biens et services du Québec et contribuent à l'enrichissement collectif», écrit le regroupement des Chambres, dans un communiqué.