Avec l'achat de Cloudwork Energy, Innergex (T.INE) augmente d'un seul coup sa production d'énergie renouvelable de 23% et s'enracine plus profondément en Colombie-Britannique.

La province offre de meilleures conditions que le Québec aux producteurs privés d'hydroélectricité, a expliqué hier Michel Letellier, président et chef de la direction d'Innergex, au cours d'un entretien avec La Presse Affaires.

Les centrales construites pour répondre aux appels d'offres du gouvernement de la Colombie-Britannique peuvent être amorties sur 40 ans, alors qu'Hydro-Québec ne signe pas de contrats d'approvisionnement d'une longueur supérieure à 20 ou 25 ans. Ça fait toute une différence, selon lui, d'autant plus que le prix payé pour l'énergie est plus élevé en Colombie-Britannique qu'au Québec.

L'acquisition de Cloudwork Energy permettra à Innergex d'accroître significativement sa présence dans ce marché. Elle apporte à Innergex 75 mégawatts d'énergie hydroélectrique supplémentaires et une participation de 50,01% dans six autres centrales dont la capacité totale est de 150 mégawatts, tous vendus à BC Hydro en vertu de contrats de 40 ans.

Cloudwork Energy apporte également à Innergex un portefeuille de projets à différents stades de développement pour un potentiel de 800 mégawatts supplémentaires.

Innergex a déjà trois centrales hydroélectriques en Colombie-Britannique, dont une qui assure le fonctionnement et l'entretien de la station de ski Whistler-Blackcomb.

Innergex paiera 185 millions pour faire l'acquisition de Cloudwork, dont 145,7 millions comptant et 39,3 millions en actions au prix de 9,75$ l'unité. Les propriétaires de Cloudwork détiendront environ 5% des actions d'Innergex une fois la transaction conclue.

La transaction sera financée par une émission d'actions qui pourrait atteindre 165,9 millions, dont le prix a été fixé à 9,35$.

Le titre d'Innergex a un peu mal réagi au prix de l'émission, qui est inférieur au cours récent de l'action. Il a perdu 28 cents, pour finir la journée à 9,50$.

Une fois la transaction conclue, Innergex aura une capacité de production de 401 mégawatts, composée d'hydroélectricité (74%) et de projets éoliens (24%).

L'entreprise veut aussi développer la filière solaire et tenter sa chance en Ontario, qui accorde des conditions avantageuses à cette forme d'énergie.

Le programme ontarien aura probablement une durée de vie limitée, estime Michel Letellier, étant donné les coûts élevés de la filière solaire pour la province.