Le prix de l'or a rebondi cette semaine dans un marché soutenu par la montée des tensions en Égypte et rassuré par un discours accommodant du président de la banque centrale américaine (Fed), tandis que les platinoïdes grimpaient à de nouveaux sommets, dopés par l'industrie automobile.

Or

Le cours de l'or, en berne depuis début janvier, s'est sensiblement ressaisi, confortant ses gains tout au long de la semaine avant d'accélérer sa hausse jeudi et d'atteindre vendredi 1358,18 dollars l'once, son plus haut niveau depuis quinze jours.

Le métal jaune «a subi en fin de semaine la pression d'un renchérissement de la monnaie américaine (d'habitude peu favorable aux achats d'or libellés en dollars, ndlr), mais a néanmoins poursuivi sa progression, ce qui suggère que les opérateurs réagissent à l'escalade de la violence en Égypte», a relevé William Adams, analyste de la société financière Fast Markets.

Alors que la contestation contre le président Hosni Moubarak prend une ampleur sans précédent au Caire, devenu le théâtre d'affrontements meurtriers, «les investisseurs redoutent un embrasement du pays qui favoriserait la contagion (des troubles) dans le Proche-Orient», a-t-il noté.

Par ailleurs, les commentaires tenus jeudi par Ben Bernanke, président de la Réserve fédérale américaine (Fed), ont contribué à nourrir le rebond de l'or. «Son discours continue de témoigner d'une inclinaison accommodante de la politique monétaire de la Fed», a souligné Deutsche Bank.

«Tant que nous n'aurons pas de créations d'emplois plus fortes, nous ne pourrons pas considérer la reprise vraiment établie», a déclaré M. Bernanke, laissant présager que la banque centrale devrait mener à terme son programme de rachats d'actifs, lancé en novembre et devant courir jusqu'à la fin juin.

Cette mesure est de nature à affaiblir la devise américaine et à encourager les investissements dans le métal jaune, considéré comme une valeur refuge contre la volatilité des devises et l'inflation.

Signe du regain relatif de l'appétit des investisseurs, le plus important fonds d'or coté dans le monde, SPDR Gold Trust, a vu le niveau de ses participations s'accroître cette semaine de près de 4 tonnes, après plusieurs semaines de baisses significatives.

La crise des dettes européennes, la montée de l'inflation en Chine et les achats d'or par les banques centrales des pays émergents constituent par ailleurs un arrière-plan favorable, selon les analystes.

Sur le London Bullion Market, l'once d'or a terminé vendredi à 1355,00 dollars au fixing de l'après-midi contre 1334,50 dollars le vendredi précédent.

Argent

L'argent «continue de suivre le rythme des prix de l'or, mais devrait rester soumis à une certaine volatilité, étant donné la faiblesse des fondamentaux du marché», a indiqué Barclays Capital, alors que la demande industrielle d'argent reste dépendante d'une reprise économique mondiale encore fragile.

Le prix du métal gris a terminé vendredi à 28,91 dollars l'once contre 26,68 dollars une semaine auparavant, en hausse de plus de 8%.

Palladium/platine

Les métaux platinoïdes ont poursuivi leur hausse, grimpant à de nouveaux sommets: le platine est monté vendredi jusqu'à 1860,75 dollars l'once, un niveau plus vu depuis juillet 2008, tandis que le palladium atteignait 833,95 dollars l'once, son plus haut niveau depuis 10 ans.

«Le marché était soutenu par la bonne tenue des marchés boursiers et des matières premières», mais aussi par des indices des directeurs d'achats solides aux Etats-Unis et en Europe, a souligné le cabinet spécialisé Johnson Matthey.

Selon lui, «les investisseurs ont été encouragés par les chiffres solides des ventes de voitures aux États-Unis en janvier, en hausse de 17% sur un an», l'industrie automobile étant le principal débouché des platinoïdes.

Sur le London Platinium and Palladium Market, l'once de platine a terminé vendredi à 1838 dollars contre 1784 dollars le vendredi précédent.

L'once de palladium a fini à 813 dollars contre 806 dollars une semaine plus tôt.