Les prix du pétrole se sont nettement repliés jeudi à New York, à leurs plus bas niveaux depuis deux mois après la publication d'indicateurs médiocres aux États-Unis, offrant un écart de prix jamais vu avec le Brent.

Sur New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en mars a terminé à 85,64 dollars, en repli de 1,69 dollar par rapport à la veille. Il est descendu en séance jusqu'à 85,51 dollars, son plus bas niveau depuis le 1er décembre.

«Le marché boursier est un peu faible, l'euro se renforce (face au dollar), et on a eu quelques indicateurs très médiocres aux États-Unis comme les inscriptions hebdomadaires au chômage ou des commandes de biens durables décevantes», a énuméré Matt Smith, de Summit Energy, pour expliquer la faiblesse du marché pétrolier.

Les commandes de biens durables ont reculé en décembre pour le troisième mois d'affilée, et les nouvelles demandes d'allocation chômage ont bondi la semaine passée.

Ce genre de chiffres fait s'inquiéter pour la demande, tout comme l'annonce un peu plus tôt dans la journée d'un abaissement de la note du Japon par l'agence de notation financière Standard and Poor's en raison du lourd endettement du pays.

«À chaque fois qu'il y a des craintes au sujet d'une dette publique, c'est négatif pour les prix du pétrole», a noté Phil Flynn, de PFGBest Research.

Le rebond observé la veille après six séances de repli a été rayé d'un trait, et le baril de brut texan a encore accru sa différence de prix négative par rapport au baril de Brent londonien, à un niveau jamais vu de près de 12 dollars.

«Il y a un manque flagrant de confiance dans le WTI», ou West Texan Intermediate, nom du baril de référence à New York, a rapporté Matt Smith.

«L'offre aux États-Unis est abondante», a observé de son côté Phil Flynn, tandis que la production en mer du Nord a connu des problèmes et que la demande en Europe et en Asie était soutenue. Aux États-Unis, le terminal de Cushing en Oklahoma, déjà proche de la saturation, a vu ses réserves encore gonfler la semaine passée, de 900 000 barils, à 37,7 millions de barils, selon les chiffres du département de l'Énergie.