Les cours des matières premières sont repartis à la hausse cette semaine, le café grimpant même à de nouveaux plus hauts depuis plus de 13 ans à New York, porté par des inquiétudes sur l'offre.

Les cours du cacao ont rebondi cette semaine, dans un marché toujours très volatil dans l'attente d'une solution à l'impasse politique en Côte d'Ivoire, premier producteur mondial de fèves brunes.

Les cours avaient grimpé en fin d'année dernière, par crainte que cette crise, qui oppose le président sortant Laurent Gbagbo à son rival Alassane Ouattara, n'entrave l'activité de la filière cacao ivoirienne.

Cependant, la production est pour l'instant peu affectée, alors qu'en Europe, la demande semble s'essouffler, a relevé Sudakshina Unnikrishnan, analyste chez Barclays Capital.

Sur le Liffe de Londres, la tonne de cacao pour livraison en mars valait 1979 livres sterling (3111 $) vendredi vers 16h00, heure GMT (11h00, heure de Montréal) contre 1913 livres (3007 $) la tonne pour la même échéance le vendredi précédent à la même heure.

Sur le NYBoT-ICE américain, le contrat pour livraison en mars valait 2990 $ la tonne contre 2863 $ pour la même échéance le vendredi précédent.

Les cours du café sont repartis en hausse, porté par des signes de tensions persistantes sur l'équilibre des fondamentaux de l'offre et de la demande.

Le prix de l'arabica a grimpé mercredi jusqu'à 244,50 cents la livre à New York, un nouveau sommet depuis plus de 13 ans, alors que le cours du robusta se hissait le même jour à 2185 dollars la tonne à Londres, un plus haut depuis début septembre 2008.

«Les facteurs fondamentaux du marché demeurent favorables au soutien des niveaux de prix élevés», a estimé l'Organisation internationale du café (ICO) dans son rapport mensuel.

«Les problèmes climatiques continuent de perturber les activités de récolte et de la collecte dans de nombreux pays exportateurs (notamment au Vietnam et en Indonésie) et affectent l'offre de café à court terme» alors que «la consommation mondiale connaît une certaine dynamique notamment dans les pays émergents», a estimé l'ICO.

Sur le Liffe de Londres, la tonne de robusta pour livraison en mars ressortait à 2116 $ vendredi vers 16h00, heure GMT contre 2028 $ pour la même échéance le vendredi précédent à la même heure.

Sur le NYBoT-ICE, la livre d'arabica pour livraison en mars cotait 233,85 cents à New York, inchangée par rapport au vendredi précédent.

Maïs et soya toujours en ascension

Les prix du maïs et du soja ont continué d'atteindre des niveaux inédits depuis juillet 2008 cette semaine à Chicago, dopés par des révisions en baisse de l'offre par les autorités agricoles américaines.

Publié mercredi, le très attendu rapport mensuel du département américain de l'Agriculture (USDA) était «indéniablement positif pour les cours», a commenté Sudakshina Unnikrishnan, de Barclays Capital.

«Le contexte pour l'offre mondiale a été caractérisé depuis un an par une série de déceptions en raison de conditions météorologiques défavorables: inondations au Canada, au Pakistan et plus récemment en Australie, sécheresse en Russie, Ukraine et Kazakhstan, temps sec en Argentine», a commenté l'analyste. «De ce point de vue, le rapport de l'USDA, qui a abaissé davantage que prévu ses prévisions de l'offre, a apporté de nouvelles surprises».

Le ministère a abaissé ses estimations de production mondiale de maïs pour la campagne en cours à 816 millions de tonnes (Mt). Conséquence de cette offre moindre sur les marchés internationaux, et d'une forte demande des producteurs d'éthanol, les stocks américains se situent à un «niveau dangereusement bas», selon l'analyste de Barclays.

Pour le soja, les experts de l'USDA ont revu à la baisse leur prévision de production américaine de soja à 90,61 Mt. Les prévisions d'exportations étant inchangées, le stock final aux États-Unis passe sous la barre des 4 Mt, à 3,82 Mt.

Selon Don Roose, de US Commodities, ces chiffres devraient avoir un effet à long terme sur le marché.

«L'année dernière, (l'effet positif du même rapport) a duré jusqu'à la publication du rapport de février», a-t-il rappelé. «C'est donc positif pour au moins un mois, et peut être jusqu'à l'été».

La situation semble moins critique pour le blé, pour lequel l'USDA a revu son estimation de stock mondial.

Vers 16h10, heure GMT (11h10, heure de Montréal) vendredi, le boisseau de soja pour livraison en mars valait 14,09 dollars contre 13,65 dollars une semaine plus tôt. Il a atteint 14,3250 dollars jeudi, niveau inédit depuis juillet 2008.

Le contrat de maïs à échéance mars montait à 6,38 dollars, contre 5,95 dollars vendredi dernier, après un pic jeudi à 6,4950 dollars, là aussi un plus haut depuis juillet 2008.

Le boisseau de blé pour livraison en mars a reculé à 7,6225 dollars contre 7,74 dollars sept jours plus tôt.

Le coton rebondit également

Les prix du coton ont rebondi cette semaine à New York, après que les autorités agricoles américaines eurent revu à la baisse leur prévision d'offre à l'échelle mondiale.

Le rapport mensuel du ministère américaine de l'Agriculture, publié mercredi, «est positif pour le marché du coton, avec une légère révision en baisse de la production mondiale, une consommation en hausse et une réduction des stocks à l'échelle mondiale», ont estimé les analystes de Barclays Capital.

«Détail intéressant, la production australienne a été laissée inchangée à 4 millions de balles (+125% sur un an), et selon nous on pourrait voir de nouvelles révisions négatives» dans les prochains mois, ont-il ajouté.

Les analystes s'attendaient à voir la production de coton d'Australie réduite par les terribles inondations qui touchent le nord-est du pays depuis la fin de l'année.

Après avoir bondi mercredi à la publication de ces chiffres, les cours se sont repliés en fin de semaine, les autorités indiennes ayant envisagé d'autoriser de nouvelles exportations, au-delà des quotas actuellement fixés, a relevé John Flanagan, de Flanagan Trading.

Vers 16h40, heure GMT (11h40, heure de Montréal), le contrat pour livraison en mars s'échangeait à 1,4190 dollar contre 1,4060 dollar une semaine plus tôt.

L'indice Cotlook A, moyenne quotidienne des cinq prix du coton les plus faibles sur le marché physique dans les ports d'Orient, valait vendredi 172,80 dollars (pour 100 livres), contre 170,00 dollars en fin de semaine précédente.