Le cours des actions d'AbitibiBowater (ABH) a gagné 3,85%, ou 87 cents, pour clôturer à 23,45 dollars au premier jour de transactions officielles à Toronto depuis que la compagnie a émergé de 20 mois de protection contre ses créanciers.

Il a commencé à être transigé sur le marché gris le 10 décembre, au cours de 22,87 $, en vue d'un retour sur les marchés qui s'est officialisé lundi.

AbitibiBowater compte 97,1 millions d'actions en circulation et le prix de 23 $ lui confère une valeur boursière de plus de 2,2 milliards.

Paul Quinn, de RBC Marchés des capitaux, calcule un cours-cible d'un an de 29 $ pour la société de pâtes et papier, qui, à son avis, n'a plus grand chose d'un producteur classique de papier journal. L'analyste de Vancouver soutient qu'AbitibiBowater revient avec un meilleur bilan, des activités moins coûteuses, et un portefeuille de produits plus diversifié et mieux équilibré.

Le grand ménage

L'entreprise a éliminé de façon temporaire ou permanente 3,4 millions de tonnes métriques de sa capacité annuelle de production de papier, ce qui représente des réductions de capacité de production de 41% pour le papier journal et de 32% pour les papiers d'impression commerciale.

La capacité annuelle de production d'AbitibiBowater sera de 3,3 millions de tonnes métriques pour le papier journal et de 2,5 millions de tonnes métriques pour les papiers d'impression commerciale.

La capacité de production pour les produits du bois a été réduite de 21%, à 2,2 milliards de pieds-planche.

De plus, les employés de l'entreprise ont accepté des diminutions de salaire de 10 à 15%, des ententes passées avec les gouvernements de l'Ontario et du Québec devant en outre se traduire par une réduction d'environ 200 millions des contributions annuelles au régime de retraite. Les retraités et leurs bénéficiaires continueront de recevoir la totalité de leurs prestations.

La société exploite aujourd'hui 19 usines de pâte et papier et 24 autres de produits forestiers aux États-Unis, au Canada, au Royaume-Uni et en Corée du Sud.

Nouveau leadership

Le 10 décembre dernier, on apprenait que c'est un Québécois qui aura la tâche de conduire vers la croissance la nouvelle AbitibiBowater.

Richard Garneau, originaire de St-Prime, au Lac-Saint-Jean, prendra la tête du plus grand fabricant de papier journal au monde au début du mois de janvier. Il succédera à David Paterson, qui a mené à terme la restructuration de l'entreprise et évité sa faillite. Celui-ci demeura conseiller spécial jusqu'en juillet.

«Nous anticipions qu'à un certain moment après la restructuration, M. Paterson allait vouloir quitter, a expliqué hier le président du conseil, Dick Evans, dans une entrevue à La Presse Affaires. Il voulait retourner dans le Sud-est américain.»

Richard Garneau a dirigé la papetière Catalyst Paper, basée en Colombie-Britannique, de mars 2007 à mai 2010. Après avoir mené la restructuration de la société, l'homme de 61 ans l'a quittée officiellement pour revenir dans l'est du pays et se rapprocher de sa famille.

Avec La Presse et PC.