Les cours des matières premières alimentaires ont sensiblement progressé cette semaine, nourris par des inquiétudes sur l'offre, qui ont notamment conduit les cours du café à un nouveau sommet depuis 13 ans vendredi à New York.

CACAO

Les cours du cacao, qui avaient atteint la semaine dernière leur plus haut niveau depuis août, sont restés suspendus à la crise politique en Côte d'Ivoire, premier producteur mondial, qui a connu jeudi un nouvel accès de violences.

Par ailleurs, les volumes massifs livrés sur le Liffe de Londres pour le contrat de décembre, expiré cette semaine, agitaient le marché.

«C'est le plus gros volume livré depuis dix ans, ce qui exacerbe les spéculations que (le fonds d'investissement britannique) Armajaro a jeté l'éponge» et qu'il «remet sur le marché les larges volumes qu'il a acquis plus tôt dans l'année», notait la revue spécialisée The Public Ledger.

Armajaro avait accaparé la quasi-totalité du cacao livré en juillet sur le Liffe, faisant s'envoler les cours à un niveau record depuis 33 ans. Or, alors qu'Armajaro pariait sans doute sur des cours élevés pour rentabiliser son investissement, les prix se sont effondrés de 25% depuis fin juillet.

Sur le Liffe de Londres, la tonne de cacao pour livraison en mars cotait 1975 livres sterling vendredi vers 14h GMT (9h, heure de Montréal) contre 1924 livres la tonne pour la même échéance le vendredi précédent à la même heure.

Sur le NYBoT-ICE américain, le contrat pour livraison en mars valait 2965 dollars la tonne contre 2924 dollars pour la même échéance une semaine plus tôt.

CAFÉ

Les cours du café ont conforté leurs gains, portés notamment par «les inquiétudes persistantes sur la quantité et la qualité des fèves de café venant d'Amérique centrale et de Colombie (3e exportateur mondial)», selon les experts de Macquarie Kona Haque et Alex Bos.

Le cours de l'arabica est monté vendredi à New York jusqu'à 225,45 cents la livre, son plus haut niveau depuis 13 ans, battant son précédent record enregistré le 10 novembre à 221,45 cents.

Le cours du robusta a atteint quant à lui vendredi 2.013 dollars la tonne à Londres, au plus haut depuis cinq semaines.

Par ailleurs, le marché new-yorkais ICE a annoncé que son comité dédié au café recommandait d'autoriser les fèves brésiliennes pour son contrat de référence: le Brésil devrait donc rejoindre les 19 autres pays dont la production est négociable sur l'ICE.

«Le Brésil obtient satisfaction après plusieurs années de requête (...) Mais la Colombie a protesté, redoutant une détérioration de la qualité des stocks: cela pourrait conduire à une incertitude sur les prix», ont commenté les analystes de Commerzbank.

Sur le Liffe de Londres, la tonne de robusta pour livraison en mars ressortait à 1974 dollars vendredi vers 14h GMT (9h, heure de Montréal) contre 1895 dollars pour la même échéance le vendredi précédent à la même heure.

Sur le NYBoT-ICE, la livre d'arabica pour livraison en mars s'échangeait à 219,35 cents vendredi à New York contre 203,75 cents la livre pour la même échéance une semaine auparavant.

SUCRE

Les cours du sucre ont grimpé cette semaine, toujours alimentés par les craintes d'un rétrécissement de l'offre, les récoltes en Inde comme en Australie (2e et 8e producteurs mondiaux) étant affectées par des pluies trop abondantes, selon les analystes.

La décision, mercredi, du gouvernement indien d'autoriser l'exportation de 500 000 tonnes de sucre l'année prochaine «a pris le marché par surprise et entraîné sur le coup un mouvement de vente», mais qui n'a pas duré: «une fois le tumulte retombé, les cours sont remontés», restant soutenus par l'étroitesse du marché, expliquait Nick Penney, de Sucden Financial.

Signe de cette étroitesse: l'apparition de situations de pénuries et de rationnement cette semaine dans les supermarchés du Portugal, à la suite du manque de stocks des raffineries du pays, a ajouté M. Penney.

Sur le Liffe de Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en mars valait 778,90 livres vendredi vers 14h GMT (9h, heure de Montréal contre 726,50 livres pour la même échéance le vendredi précédent à la même heure.

Sur le NYBoT-ICE américain, la livre de sucre brut pour livraison en mars valait 31,56 cents contre 28,44 cents pour la même échéance une semaine plus tôt.