L'Inde, premier exportateur mondial de diamants taillés et polis, s'apprête à devenir une plateforme de transactions majeure pour les gemmes en ouvrant sa Bourse aux diamants.

La Bourse du diamant de Bharat (BDB), qui se veut le plus grand centre d'échanges de diamants au monde, est ouverte depuis dimanche dans la capitale financière indienne, Bombay, plus de 20 ans après que l'idée en ait germé.

Le projet de l'Inde de devenir une plaque tournante du commerce du diamant, à l'instar d'Anvers en Belgique et Tel-Aviv en Israël, a été entravé par des conflits avec les entreprises contractantes, des inondations, des incendies et des accusations de détournements de fonds.

La Bourse réunit dans 287 700 mètres carrés des sociétés exportatrices et de courtage, des banques, des chambres fortes, des services douaniers et des investisseurs, dans un complexe de huit tours situé dans l'un des principaux quartiers commerçants de Bombay.

«Ceci permettra à Bombay d'être le plus grand centre de négociation de diamants dans le monde», a affirmé le président de la BDB, Anoop Mehta à propos de ce projet au coût de 11 milliards de roupies (240 millions de dollars).

Le commerce de gemmes de Bombay est à l'heure actuelle géré dans des bureaux exigus situés dans trois immeubles du sud de la ville.

C'est au mois de décembre que les courtiers migreront vers ce complexe hautement sécurisé, a indiqué M. Mehta lors d'une conférence de presse.

La Bourse compte quelque 900 courtiers et 1400 autres membres.

Si l'Inde est le premier exportateur mondial de diamants taillés, avec quelque 28 milliards de dollars de gemmes exportés chaque année, sa contribution aux transactions mondiales de gemmes est en revanche négligeable.

L'industrie du diamant indienne pourrait croître de 10 à 15% par an en moyenne dans les cinq prochaines années, grâce à cette nouvelle Bourse, estime-t-on de source officielle.

Les États-Unis sont aujourd'hui le plus large débouché du marché des gemmes dont il absorbe 40%, contre 7% pour l'Inde et 4% pour la Chine.

Cette dernière s'affirme comme une rivale de l'Inde sur le marché du diamant taillé, achetant des pierres provenant du Zimbabwe, de l'Angola et de la République démocratique du Congo (RDC).