Google a annoncé mardi qu'il s'associait à d'autres investisseurs pour lancer un vaste projet de champ éolien au large de la côte est des États-Unis, d'un prix total évalué à cinq milliards de dollars.

Le projet, qui associe également la maison de commerce japonaise Marubeni, la firme américaine Atlantic Grid Development et le fond suisse Good Energies Investment Investors, prévoit l'installation d'éoliennes en mer et un réseau de 565 km pour acheminer l'énergie produite vers quatre des Etats les plus densément peuplés des Etats-Unis: le New Jersey, le Maryland, le Delaware et la Virginie.

Google prévoit d'apporter 37,5% de l'investissement nécessaire au projet, Good Energies également 37,5%, et Marubeni 15%.

«Nous sommes prêts à prendre des risques calculés sur des projets à grande échelle qui peuvent faire avancer un secteur», a justifié Rick Needham, directeur de la stratégie et des opérations «vertes» du groupe informatique américain.

Lors d'une conférence à Washington, il a décrit ce projet, dénommé Atlantic Wind Connection, comme la promesse d'une nouvelle «autoroute» d'énergie alternative, qui créera des emplois et permettra d'alimenter en électricité 1,9 million de foyers.

Les travaux devraient débuter début 2013, après feu vert gouvernemental, et s'achever d'ici à 2020.

Pour John Breckenridge, un dirigeant de Good Energies, l'objectif est de «corriger beaucoup de choses qui ont été mal faites» avec les énergies renouvelables.

Elles ont été déployées «au petit bonheur la chance dans le monde, avec des fermes de panneaux solaires, des fermes d'éoliennes, sans s'intéresser à la globalité».

«Ce projet nous permet de (travailler) d'une façon planifiée qui optimisera cela et jettera les bases du type d'infrastructure énergétique dont nous avons besoin», a-t-il dit.

Aucun financement gouvernemental n'est prévu.

Google n'en est pas à son premier projet dans l'éolien. En mai, il avait annoncé un investissement bien plus modeste, de 38,8 millions de dollars, pour prendre une participation dans deux champs de turbines situées dans le Dakota du Nord susceptibles de générer 169,5 mégawatts, soit assez pour alimenter plus de 55 000 foyers.

Le groupe, dont les serveurs consomment de grosses quantité d'énergie, est un militant de la cause des énergies renouvelables, et investit également dans l'énergie solaire, via la société eSolar, et l'énergie géothermale, via AltaRock.

Concernant l'éolien, les États-Unis sont leaders dans le monde en termes d'énergie brute produite, selon une étude publiée l'an dernier, mais pour le moment, les éoliennes sont surtout installées dans des États peu peuplés de l'Ouest.

L'administration a donné la semaine dernière son feu vert à la première installation d'éoliennes en mer, au large du Massachusetts, et s'est engagée à accélérer les procédures pour d'autres projets.

Le projet du Massachusetts s'était heurté aux protestations des riverains, qui s'inquiétaient de voir le paysage défiguré par les éoliennes.

Selon M. Mitchell, vu l'éloignement des côtes du projet Atlantic Wind Connection, le nouveau projet de devrait pas susciter autant de résistance.