Les prix du baril de pétrole ont atteint 80$ pour la première fois depuis début août jeudi à New York, dopés par la baisse des stocks pétroliers américains et des indicateurs encourageants aux États-Unis.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en novembre a terminé à 79,97$, en progression de 2,11$ par rapport à la veille.

Les cours, qui avaient franchi la barre des 79$ au moment de l'ouverture de la séance à la criée, ont brièvement dépassé les 80$ dans les dernières minutes d'échanges. Ces deux seuils n'avaient plus été dépassés depuis le 11 août.

«C'est la suite de ce qui s'est passé (mercredi) quand les statistiques du département (américain) de l'Énergie ont été publiées et ont montré une baisse générale des stocks», a expliqué Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.

«C'est un soulagement pour le marché pétrolier, parce que les stocks sont vraiment très élevés aux États-Unis, a-t-il ajouté. On arrive au quatrième trimestre, la demande augmente au niveau mondial, alors que la production de l'Opep (l'Organisation des pays exportateurs de pétrole) est globalement stable. Les fondamentaux du marché s'améliorent.»

Les stocks de brut avaient atteint à la fin de l'été leurs plus hauts niveaux depuis vingt ans, ce qui pesait particulièrement sur les cours sur le marché new-yorkais.

Jeudi, les prix ont reçu en outre le soutien d'indicateurs économiques encourageants aux États-Unis, où les nouvelles inscriptions au chômage ont baissé un peu plus que prévu la semaine dernière, et l'indice ISM d'activité de la région de Chicago est remonté à son plus haut niveau depuis juin.

Selon Tom Bentz, de BNP Paribas, le marché a également réagi à la crise qui a frappé l'Équateur, dont le président Rafael Correa a dénoncé une «tentative de coup d'État». Le gouvernement a déclaré l'état d'urgence, alors que des militaires occupaient l'aéroport de Quito et que des policiers s'emparaient du Congrès.

«L'Equateur produit 425 000 barils par jour, dont 185 000 vont aux États-Unis», a-t-il expliqué. «Ce n'est pas beaucoup, il n'y a pas de problème d'offre (aux États-Unis). À moins que les approvisionnement ne soient complètement arrêtés pour une longue période, je ne vois pas de réel impact».

«Mais cela a certainement créé une certaine nervosité pendant la journée», a-t-il observé.