Les prix du pétrole ont encore nettement reculé jeudi à New York, alors qu'un oléoduc endommagé alimentant les États-Unis en brut canadien devait être remis en service de manière imminente.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en octobre a terminé à 74,57$, en baisse de 1,45$ par rapport à la veille.

«Le marché semble tiré vers le bas par l'énorme excès d'offre aux États-Unis, a estimé Phil Flynn, de PFG Best Research. Il «n'a pas l'air de s'inquiéter des tempêtes tropicales dans le golfe du Mexique (susceptible de perturber la production d'hydrocarbures, ndlr) ni de l'affaiblissement du dollar: il ne voit que l'offre, qui est trop abondante.»

«Et la remise en marche de l'oléoduc d'Enbridge avant le week-end suggère que l'offre de produits pétroliers sera plus que suffisante à court terme», a-t-il ajouté.

Les prix avaient bondi vendredi et lundi, à plus de 78$, en réaction à la fermeture après la détection d'une fuite de l'oléoduc 6A exploité par le fournisseur d'énergie canadien Enbridge. Cet oléoduc tansporte environ le tiers du brut envoyé aux États-Unis par le Canada, première source d'approvisionnement du pays.

Sur son site internet, Enbridge affirmait jeudi avoir «achevé les réparations» et «préparer une remise en service vendredi matin».

Les cours sont ainsi revenus près de leur niveau d'avant la fermeture de l'oléoduc. Ils ont dans la journée brièvement réduit leurs gains après l'annonce d'un recul inattendu des inscriptions au chomage la semaine dernière aux États-Unis. La nouvelle a ensuite été tempérée par une progression plus faible qu'attendu de l'indice d'activité dans la région de Philadelphie.

«Avec (l'oléoduc) de nouveau en service, des chiffres de l'emploi et pour Philadelphie qui ne s'améliorent que modestement, le marché se rend compte que l'économie n'est tout simplement pas assez solide pour soutenir le pétrole à plus de 75$» le baril, a jugé John Kilduff, d'Again Capital.