La compagnie pétrolière publique sud-coréenne KNOC a lancé vendredi une offre publique d'achat hostile sur la compagnie d'exploration et de production pétrolière britannique Dana Petroleum, valorisant cette dernière à 1,87 milliard de livres (3 milliards $).

La Korea National Oil Company propose de racheter les actions du groupe britannique au prix unitaire de 1800 pence, payable entièrement en numéraire. Elle offre également d'acquérir l'ensemble des obligations convertibles émises par la compagnie britannique.

Cette OPA hostile valorise la totalité du capital émis et à émettre de Dana Petroleum à environ 1,87 milliard de livres, soit environ 3 milliards $, a précisé KNOC dans un communiqué.

Ce prix représente une prime de 59% par rapport au cours de Bourse de Dana, avant l'annonce qu'elle avait été approchée par KNOC.

KNOC a ajouté que plusieurs fonds d'investissement, qui figurent parmi les actionnaires clés de Dana, s'étaient engagés à lui apporter leurs titres, représentant un total de 48,62% du capital de sa cible.

KNOC a ainsi fait le choix de lancer une offre hostile sur Dana, faute d'avoir pu négocier un rachat amical avec la direction de celle-ci.

Dana Petroleum avait annoncé le 12 août qu'elle avait rejeté la proposition de rachat à 1800 pence par action que lui avait présenté KNOC, la jugeant insuffisante car elle ne prenait pas en compte ses perspectives de croissance.

«Nous pensons que notre offre à 1800 pence par action reflète totalement et justement les projets de développement en cours et annoncés de Dana, ainsi que son potentiel en matière d'exploration», et «nous espérons que les actionnaires de Dana reconnaîtront les mérites de notre offre», a plaidé le vice-président exécutif de KNOC, Seong-Hoon Kim, cité dans le communiqué de sa compagnie.

Dana a réagi dans la matinée, en indiquant qu'elle ferait un point sur ses perspectives de croissance vendredi prochain, jour de ses résultats semestriels, et a supplié en attendant ses actionnaires de ne pas apporter leurs titres à KNOC.

Le raid lancé par le groupe sud-coréen a fait grimper le cours de Dana à la Bourse de Londres. Vers 10H00 GMT, il bondissait de 5,78% à 1793 pence, dans un marché en baisse de 0,56%, entraînant dans son sillage celui de sa rivale BG Group (+5,58% à 1.087,5 pence).

La saga de l'acquisition de Dana remonte à début juillet, lorsque KNOC avait confirmé avoir approché la compagnie basée en Écosse en vue d'un éventuel rachat.

La compagnie publique sud-coréenne cherche, en développant sa production à l'étranger ou en achetant des concurrentes étrangères, à accroître son autosuffisance en pétrole et gaz pour la porter à 8,1% contre 6,3% actuellement.

Dana constitue à ce titre une proie attractive. Elle disposait fin 2009 de réserves totales d'hydrocarbures représentant 223 millions de baril équivalent pétrole, et extrait du brut de 36 gisements situés en mer du Nord, en Egypte ainsi qu'en Afrique du Nord et de l'Ouest.

De plus, elle fait partie de ces compagnies pétrolières de taille moyenne, qui ont mieux résisté à la récession que les entreprises «junior». Dana Petroleum tire des revenus non négligeables de sa production, alors que les sociétés plus petites se contentent souvent d'activités d'exploration, aux résultats très aléatoires.