BHP Billiton a décidé hier de faire une offre de 130$US par action aux actionnaires de Potash même si les patrons de cette dernière trouvent la proposition ridicule.

À peu près tout le monde et son frère s'attendent à une éventuelle offre bonifiée. Il semble par contre qu'il faudra être patient. Il pourrait s'écouler des mois avant de voir une offre bonifiée.

À cet égard, l'analyste John Chu, de Mackie Research, recommande aux investisseurs de prendre leur profit lorsque le prix de l'action s'apprécie et de racheter le titre sur faiblesse, en particulier s'il redescend près de 130$US. «S'il n'y a pas d'offre concurrente à celle de BHP, l'action de Potash devrait se replier au cours des prochaines semaines.»

Il faut aussi garder en tête que si BHP devait abandonner l'idée d'acquérir Potash, il n'est pas impossible qu'une offre concurrente se présente.

Le prix de 130$US représente maintenant un plancher pour le titre qui apparaît plutôt solide. Si Bay Street s'entend pour affirmer que cette première offre de BHP sous-évalue Potash, les analystes ne s'entendent pas sur la cible qu'il faut fixer pour l'entreprise canadienne.

John Redstone, chez Desjardins, décote le titre à «conserver». Selon lui, il n'y a pas de raison d'acheter l'action de Potash au niveau actuel. «Nous ne voyons pas une offre concurrente à celle de BHP qui puisse être déposée. BHP est la seule entreprise que nous connaissons qui a fait suffisamment de recherche sur l'industrie de la potasse pour faire une offre. Il est possible que BHP bonifie son offre, mais elle ne devrait pas être supérieure de plus de 10% que son offre actuelle.»

La nouvelle cible de John Redstone est de 143$, ce qui est inférieur au cours boursier actuel au TSX.

L'analyste Keith Carpenter, chez Canaccord/Genuity, suggère l'achat. «La brésilienne Vale pourrait montrer un intérêt pour Potash, mais Mosaic est probablement une meilleure cible pour Vale. Nous pensons qu'une bonne partie de l'actionnariat de Potash a un horizon à long terme et que les attentes se situent envers une prime de 40 à 50% par rapport au prix de clôture enregistré mardi. Cela donnerait un prix de vente entre 157$US et 168$US.»

Son confrère John Chu, de Mackie Research, place sa cible à 150$US. «Vale a déjà fait savoir qu'elle ne planifie pas faire une offre. Rio Tinto, par contre, a fait savoir son intérêt dans le passé pour des actifs dans le secteur de la potasse. Des joueurs asiatiques pourraient aussi se montrer intéressés.»

Chez UBS, l'analyste Brian MacArthur propose l'achat avec une cible de 170$US. «Il est difficile de savoir si Ottawa permettrait ou non la vente de Potash. Toutefois depuis cinq ans, le gouvernement n'a pas bloqué l'achat d'Inco par Vale, l'achat d'Alcan par Rio Tinto, l'achat de Dofasco par ArcelorMittal et l'achat de Stelco par US Steel.»

Enfin, Hari Sambasivam, fait davantage que suggérer l'achat du titre de Potash. Il ajoute le nom de Potash à la liste des recommandations privilégiées de la firme (action list). Sa cible est de 180$US. «Nous croyons que ce n'est que la première manche de ce qui se dessine comme une longue bataille pour le contrôle de Potash.»

Une prime de 60% par rapport au prix de clôture enregistré lundi serait comparable à ce qui a été payé pour Dofasco, Alcan et Inco. Ça donnerait une valeur de 180$US à l'action de Potash. D'où la cible de Hari Sambasivam.