La pétrolière Ultramar franchit une autre étape importante vers le début des travaux concernant son prochain pipeline de 245 kilomètres entre Lévis et Montréal.

Cette fois, il s'agit d'un accord financier qui était attendu de la société mère d'Ultramar, le géant texan du raffinage Valero Energy, afin de confirmer les commandes des premiers travaux et des équipements pour la construction du pipeline.

Réuni hier, le conseil d'administration de Valero a entériné une nouvelle portion de 50 millions US en avance de fonds pour le projet de sa filiale québécoise, qui est évalué en tout à 350 millions CAN. Cette somme s'ajoutera au cours des prochains mois aux quelque 30 millions dépensés jusqu'à maintenant par Ultramar pour la préparation de ce projet, qui dure depuis presque cinq ans.

«Cette approbation (de Valero) nous permettra de finaliser l'ingénierie du pipeline et de préparer l'exécution des travaux qui devraient commencer dès l'automne prochain», a confirmé le vice-président et porte-parole d'Ultramar au Québec, Louis Forget.

Entre-temps, Ultramar tente toujours de conclure les ententes de droits de servitude avec les quelques propriétaires fonciers qui contestent le projet.

Ces récalcitrants, qui sont situés dans les régions de Lévis et des Bois-Francs, ne représentent désormais plus que 10% du tracé du pipeline. Faute d'entente avec eux d'ici la fin de l'année, Ultramar détient déjà l'appui juridique du gouvernement du Québec pour imposer des ententes et même exproprier les terrains, si nécessaire.

«Même si nous avons obtenu un droit d'expropriation, nous sommes confiants d'arriver à une entente avec ces propriétaires au cours des prochains mois», soutient Louis Forget.

Quoi qu'il en soit, ces dernières tractations foncières n'empêcheront pas le début, dès l'automne prochain, des travaux de préparation de terrain le long du tracé du pipeline. Ultramar prépare notamment le déboisement d'un corridor de 18 mètres de large - comme les servitudes - sur une part d'environ 40% du tracé de 245 kilomètres.

Ce déboisement s'effectuera durant l'hiver prochain afin que les travaux d'excavation pour l'enfouissement du pipeline de 16 pouces de diamètre puissent commencer au printemps, après le dégel.

Par ailleurs, la majeure partie du tracé de 245 km traverse des terrains agricoles qui pourront être cultivés de nouveau en surface après les travaux d'enfouissement.

Ultramar prévoit terminer ces travaux en deux ans, afin que le pipeline puisse être mis en service vers la fin de 2012. Il servira alors à l'acheminement de produits raffinés - des carburants surtout - entre la raffinerie de Lévis, en banlieue de Québec, et le terminal pétrolier de l'est de l'île de Montréal.

Selon Ultramar, ce pipeline sera un moyen plus efficace et sécuritaire de transport pétrolier que les convois ferroviaires de wagons-citernes qu'elle utilise depuis des années entre Lévis et les marchés de Montréal et du nord-est des États-Unis.