Quelque huit mois après l'accident qui a coûté la vie à trois mineurs pendant les travaux de réhabilitation de la mine de Lac Bachelor, Ressources Métanor (T.MTO)regarde l'avenir avec optimisme.

Alors que la propriété Barry ne devait être qu'une exploitation temporaire, en attendant que la mine Bachelor prenne son envol, voilà que Ressources Métanor évoque la naissance d'un nouveau camp minier autour de cette propriété.

Fondée en 2001 puis entrée en Bourse en 2003, Métanor a mis la main sur la propriété Barry, à l'est de Lebel-sur-Quévillon, afin d'entrer rapidement en production et faciliter le financement. Le minerai d'or de la petite mine à ciel ouvert est actuellement transporté à l'usine de Lac Bachelor, à 116 kilomètres de route, direction nord.

La minière de Val-d'Or prévoit forer de 40 000 à 50 000 mètres de plus pour étendre l'exploration sur Barry cet été. La minière songe même à doter Barry de son propre concentrateur, voire de sa propre usine, tout dépendant des ressources dénichées, explique à La Presse Affaires le président et chef de l'exploitation, Ghislain Morin.

«On voit un potentiel de plusieurs millions d'onces», précise Ronald Perry, vice-président et trésorier de Métanor.

Pour l'instant, la propriété Barry a été explorée sur une zone de 100 mètres par 1000 mètres, avec une profondeur de 100 mètres. Or, la propriété s'étend sur 75 kilomètres carrés et on trouve du minerai à partir de la surface.

Métanor croit tellement au gisement qu'elle évoque un nouveau camp minier dans cette zone desservie par les chemins forestiers de la Domtar.

L'usine au coeur du plan

Parallèlement, Métanor travaille à la relance de la mine souterraine de Lac Bachelor, exploitée dans les années 80. L'accident de novembre dernier, au sujet duquel la Commission de la santé et de la sécurité du travail doit remettre son rapport l'automne prochain, n'a pas entraîné de retard véritable des travaux de réhabilitation, affirme la direction de Métanor.

La direction s'attend à pouvoir démarrer le programme d'échantillonnage en vrac au début de novembre.

La société a terminé le printemps dernier une expansion de l'usine de traitement de Lac Bachelor, qui a fait passer sa capacité de production à 1200 tonnes par jour, alors qu'elle était de 450 tonnes à l'origine.

L'usine de Lac Bachelor, la seule dans un rayon de 100 kilomètres, est au coeur du plan d'affaires de Métanor. «Les autres petits acteurs présents dans le secteur vont devoir venir cogner à notre porte pour traiter leur minerai, soutient Serge Roy, président du conseil et chef de la direction de Métanor. Soit nous pourrons les acheter, soit nous pourrons conclure des ententes avec eux.»

D'un autre côté, Métanor n'est pas non plus à l'abri d'une offre d'achat par un acteur majeur. «Dans notre situation actuelle, je suis certain que nous sommes une société visée», affirme Serge Roy. Dans les prochaines semaines, Métanor déposera un rapport de ressources 43-101 sur Barry. «Cela devrait attirer l'attention sur la société, ce sont des résultats assez attendus», estime M. Roy.

Objectif 150 000 onces

Métanor devrait produire environ 20 000 onces d'or en 2009-2010, selon les estimations de Valeurs mobilières Banque Laurentienne.

Mais avec ses deux mines développées parallèlement, la société veut produire de 125 000 à 150 000 onces du précieux métal d'ici 2013. «Le seuil de 150 000 onces attirera l'attention du milieu», soutient Ronald Perry.

Métanor estime avoir besoin de 15 millions de dollars pour terminer le développement de Lac Bachelor. Mais la société n'a pas déterminé quelle forme prendrait ce financement.

Le titre de Métanor s'échangeait à 0,62$ hier à la clôture de la Bourse de croissance TSX, en hausse de 0,03 cents ou 5,08%. Le seul analyste qui suit la société, Ovais Habib, de Valeurs mobilières Banque Laurentienne, recommande l'achat du titre, avec une cible à 1,15$ sur 12 mois.