Le titre du groupe pétrolier BP (BP) a terminé largement en tête d'une séance terne, lundi à la Bourse de Londres, sur la rumeur de l'arrivée possible à son capital de fonds souverains pour lui permettre d'échapper à une éventuelle OPA hostile d'un de ses concurrents.

BP, qui a perdu la moitié de sa valeur boursière depuis l'explosion d'une de ses plateformes dans le golfe du Mexique en avril, et valait 63 milliards de livres (101 milliards de dollars CAN) lundi, a terminé la séance en hausse de 3,51% à 333,3 pence, alors que l'indice Footsie-100 des principales valeurs dans son ensemble a cédé 0,30%.

Ce mouvement a été notamment provoqué par plusieurs articles de la presse dominicale. Le britannique Sunday Times a ainsi indiqué que des conseillers de BP «tentent actuellement de susciter l'intérêt chez les groupes rivaux et les fonds souverains, afin qu'ils prennent une part de 5 à 10%» de BP, à la manière dont la banque Barclays avait réussi à éviter le recours à l'aide publique pendant la crise financière, en se tournant vers le Qatar et Abou Dhabi.

Selon le journal, BP craint une tentative de rachat dès qu'il aura réussi à colmater la fuite, ce qui pourrait survenir dans les semaines à venir, et cette OPA pourrait venir d'ExxonMobil ou de Shell notamment. Total, cité aussi par l'hebdomadaire, n'étudie aucun rachat de BP actuellement, selon son PDG Christophe de Margerie.

Dimanche encore, le site internet du britannique Guardian a assuré que BP discutait avec l'autorité d'investissement du Koweït pour que celle-ci accroisse sa part de 1,75% dans la compagnie.

Par ailleurs, le quotidien d'Abou Dhabi The National, considéré comme particulièrement bien informé sur les affaires de l'émirat, a affirmé également dimanche que des investisseurs du Golfe, qu'il n'a pas identifiés, seraient prêts à entrer au capital de BP.

«La meilleure performance de la journée a été celle de BP, avec des spéculations selon lesquelles il pourrait attirer des injections de capital en provenance de fonds souverains du Koweït, d'Abou Dhabi, de Singapour ou même de Chine», a résumé l'analyste de CMC Markets Michael Hewson.

Même la rumeur d'un intérêt de la Libye a circulé lundi, contribuant sans doute à entretenir la flamme des acheteurs. «On imagine cependant comment une telle nouvelle serait reçue aux États-Unis», a ironisé M. Hewson.