Les cours de l'or ont encore amélioré leur record mercredi et dépassé pour la première fois 1245$ US l'once, le métal jaune faisant jouer ses qualités de valeur refuge face aux inquiétudes persistantes sur les dettes des pays de la zone euro.

À 5h55 (heure de Montréal), l'once d'or a atteint 1245,07$ US , une nouvelle performance sur le marché au comptant de Londres, qui sert de référence mondiale. Depuis le début des échanges européens, l'or vole de records en records.

Après avoir enfoncé la veille un record historique datant de décembre dernier (à 1226,56$ US), l'or s'avance dans des territoires encore inexplorés.

«La crainte persistante que la crise de la dette ne se propage aux autres pays de la zone euro (après la Grèce) malgré le plan d'aide de 750 milliards d'euros décidé par l'Union européenne, et qu'elle contribue par conséquent à une déstabilisation du système financier, poussent les investisseurs vers le métal jaune», explique Eugen Weinberg, analyste chez Commerzbank.

Contrairement aux actions ou aux obligations, qui dépendent d'un émetteur (une entreprise ou un État), le métal jaune ne présente aucun risque de défaut, ce qui en fait la valeur refuge idéale.

Dans un contexte de fortes incertitudes sur la dette des pays de la zone euro, cette qualité lui a valu de s'apprécier fortement au cours des dernières semaines, malgré le renforcement marqué du dollar face à l'euro, un mouvement qui normalement pèse sur les cours du métal.

A la longue, le regain du dollar, notamment face à l'euro, devrait toutefois finir par calmer les prix de l'or, juge Julian Jessop, analyste du cabinet Capital Economics.

«Les mesures de restrictions budgétaires exigées en zone euro vont saper la reprise économique de la région, ce qui devrait maintenir le dollar fort et l'euro faible», écrit-il.

«A moins que le gouvernement d'une économie importante ne fasse vraiment faillite, l'or devrait finir l'année sous les 1000$ US, prédit-il.

«L'ampleur des déficits budgétaires que devront affronter de nombreux pays devrait encourager les investisseurs à diversifier encore leurs placements au détriment des devises, ce qui devrait au final propulser l'or à de nouveaux sommets», prévoit au contraire James Moore, du cabinet Bullion Desk.