Les prix du pétrole ont bondi mardi à New York, le baril poursuivant son rétablissement entamé la veille par un gain de près de 2$, porté par l'affaiblissement de la monnaie américaine face à l'euro.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en mars a terminé à 73,75$, soit une progression de 1,86$ par rapport à la clôture de lundi.

«Le taux de change» était le principal moteur du marché pétrolier, a expliqué Antoine Halff, de Newedge group.

L'euro rebondissait nettement mardi face au dollar, dépassant même brièvement la barre de 1,38$. Le recul de la monnaie américaine favorisait les investisseurs munis d'autres devises.

«Le marché s'est retrouvé coincé alors que le dollar se renforçait face à l'euro», a rappelé Andy Lipow, de Lipow Oil Associates. Le baril d'or avait alors abandonné 6 dollars en trois jours, avant d'entamer un rebond lundi.

Cela ne signifiait pas que les craintes sur la monnaie unique s'étaient évaporées.

«De nombreux acteurs du marché s'inquiètent du déficit budgétaire de la Grèce et des économies espagnole, portugaise ou d'autres pays de la zone euro», a rapporté M. Lipow, même si mardi les investisseurs étaient «optimistes» et pensaient «que le gouvernement grec sera capable de contrôler son déficit».

Jeudi, Bruxelles accueillera les chefs d'État et de gouvernements de l'UE pour un sommet extraordinaire consacré à la crise économique et à la préservation du modèle social européen.

En toile de fond, les tensions géopolitiques persistaient en Iran. Le président américain Barack Obama a indiqué mardi que la communauté internationale faisait des progrès «assez rapides» vers l'imposition de nouvelles sanctions contre Téhéran pour son programme nucléaire.

Le marché se préparait par ailleurs à la publication des stocks hebdomadaires de pétrole aux Etats-Unis prévue mercredi, un rapport qui devrait être plutôt baissier pour les prix, selon Antoine Halff.

L'administration américaine a reporté plusieurs événements prévus mercredi à l'approche d'une tempête de neige qui devait paralyser Washington, mais le département de l'Énergie n'avait pas changé l'heure prévue à la clôture du marché.