En 2006, la Bourse de Montréal a lancé sa propre Bourse de carbone, le Marché climatique de Montréal. On n'y transige pas des crédits de carbone directement, mais plutôt des contrats qui permettent d'acheter dès aujourd'hui des unités de carbone livrables plus tard.

Le hic, c'est que la Bourse de Montréal vend des contrats sur des unités de carbone « telles que définies par le gouvernement du Canada ». Or, le gouvernement du Canada, faute de réglementation, n'a pas encore fourni de définition.

Bref, la Bourse de Montréal permet d'acheter un produit financier qui repose sur un actif qui, pour l'instant, n'existe pas.

Une entreprise qui fait le pari qu'une réglementation se mettra en place avant juin 2011, par exemple, peut quand même acheter un crédit de carbone livrable à ce moment. Prix actuel : 2$ la tonne.

La Bourse de Montréal suit toutefois de près les développements du Western Climate Initiative, auquel le Québec s'est greffé, même si les contrats vendus actuellement ne s'appliquent pas à ce marché.

« Le Marché climatique de Montréal étant là pour desservir les besoins en matière environnementale québécois et canadiens, on regarde ça de près et il se peut qu'on ait bientôt un produit qui porterait sur cette unité », a dit à La Presse Affaires Léon Bitton, vice-président, recherche et développement, à la Bourse de Montréal.