Le comité consultatif qui s'est penché sur le projet de vente d'Énergie Nouveau-Brunswick à Hydro-Québec conclut qu'il s'agit de façon générale d'une bonne entente pour le Nouveau-Brunswick, mais des opposants à la vente qualifient d'inutile le travail effectué par ce groupe.

Composé de six personnes, le comité avait été mandaté par le gouvernement provincial pour étudier la vente de 10 centrales d'Énergie NB, dont la centrale nucléaire de Pointe Lepreau, pour la somme de 3,2 milliards $.Lundi, en rendant son rapport public, le président du comité, l'homme d'affaires néo-brunswickois David Ganong, a notamment affirmé que la transaction engendrerait une baisse des tarifs d'électricité à court et à long termes pour la population et l'industrie du Nouveau-Brunswick, en plus de réduire les risques financiers associés aux actifs immobiliers vieillissants de la société d'État.

«Les tarifs des clients résidentiels, commerciaux et de gros sont estimés à une moyenne de plus de six pour cent inférieurs durant les 10 premières années et de 13 pour cent inférieurs à partir de 2030 qu'ils ne l'auraient été dans un scénario de statu quo», a indiqué M. Ganong.

«Les tarifs industriels devraient être de plus de 20% inférieurs au cours des 10 premières années et de 23% à partir de 2030, en comparaison du statu quo, et le comité a trouvé ces pourcentages très significatifs.»

De son côté, le gouvernement du Québec a bien accueilli le rapport publié lundi. «Ce qu'on décode de l'avis, c'est que c'est un élément de plus qui confirme à la population du Nouveau-Brunswick que l'entente est bonne pour elle, a expliqué Christian Tanguay, l'attaché de presse de la ministre des Ressources naturelles, Nathalie Normandeau. Bien sûr, il reste encore du travail à faire pour rallier la population de la province, mais nous avons confiance que le premier ministre (Shawn) Graham y parviendra. Pour notre part, on a toujours prétendu que c'était une entente 'gagnant-gagnant'.»

Toutefois, le chef de l'opposition à l'Assemblée législative du Nouveau-Brunswick, le progressiste-conservateur David Alward, a qualifié le rapport, avant même sa publication, d'«exercice de relations publiques» au profit du gouvernement libéral, qui a, selon lui, déjà décidé d'aller de l'avant avec la transaction.

Le député conservateur Jody Carr s'est dit d'avis que le processus qui a mené au rapport était biaisé, faisant valoir que 32 personnes s'étaient présentées devant le comité consultatif, mais qu'une seule d'entre elles, Yves Gagnon, de l'Université de Moncton, s'était opposée à la vente d'Énergie Nouveau-Brunswick.

Le comité a également formulé plusieurs recommandations, notamment celle de doter la province d'un cadre réglementaire dès que possible pour confier plus d'autorité et un pouvoir de surveillance à la Commission de l'énergie et des services publics du Nouveau-Brunswick, comme cela se fait dans les autres provinces.

«Notre conclusion est que les bénéfices pour le Nouveau-Brunswick sur les économies de tarifs à court et long termes, les réductions des impacts sur l'environnement des centrales à combustion fossile, le transfert de risques significatifs des centrales vers Hydro-Québec, l'atténuation des risques financiers en ce qui a trait à la dette actuelle et future, et le positionnement de la province dans une économie plus verte contribuent tous à une valeur réelle et positive pour le Nouveau-Brunswick en comparaison du statu quo», a conclu M. Ganong.

L'annonce de l'entente initiale avait provoqué une tempête de protestations en automne dernier, forçant le gouvernement néo-brunswickois à revoir à la baisse le nombre d'actifs dont il voulait se départir. La première entente s'élevait à 4,75 milliards $ et incluait aussi les systèmes de transmission et de distribution d'électricité.