Des détaillants ontariens d'essence qui ont vu leurs ententes de franchises être annulées après le regroupement entre Petro-Canada et Suncor Energie (T.SU), l'été dernier, ont intenté un recours collectif contre cette dernière.

La poursuite a été déposée, mardi, devant la Cour supérieure de l'Ontario au nom de 300 propriétaires de stations-service Sunoco. Le détaillant ontarien TA&K Enterprises, de Richmond, est identifié comme plaignant.

La poursuite réclame des dommages qui pourraient atteindre 200 millions.

Elle survient après que Suncor eut décidé, la semaine dernière, de mettre fin aux ententes de franchises de ses 300 détaillants Sunoco indépendants en Ontario.

En échange de son approbation au regroupement entre Petro-Canada et Suncor, le Bureau de la concurrence du Canada avait exigé la vente de 104 détaillants, surtout dans le sud de l'Ontario.

L'avocat des plaignants affirme que Suncor n'a pas respecté les délais et conditions imposés par la loi en ce qui a trait à l'annulation d'une entente de franchise.

Mardi dernier, 200 des 300 détaillants ont reçu une lettre de Suncor les informant de l'annulation de leurs ententes de franchises. La lettre ajoutait qu'ils auraient droit à des «paiements transitoires» s'ils respectaient certaines conditions.

Puis, vendredi, Suncor a rencontré les détaillants dont les sites seront vendus pour les informer qu'ils ne recevraient pas un sou et que leurs ententes seraient annulées.

La compagnie Husky Energy, de Calgary, a accepté d'acheter 98 stations Suncor, mais rien ne l'oblige à faire affaire avec les détaillants actuels.

De plus, en octobre, Suncor a informé ses détaillants qu'elle passait au modèle de distribution de Petro-Canada, en vertu duquel un franchisé est responsable de 10 ou 12 sites. Cela aura pour effet de réduire de 90% le nombre de franchisés nécessaires.

L'action de Suncor a cédé mardi 7 cents à la Bourse de Toronto, où elle a clôturé à 36,93 $.