Pour la première fois depuis le début du boom des sables bitumineux, source de pétrole et de richesse pour l'Alberta, le gouvernement de cette province canadienne envisage de contrôler leur exploitation, a rapporté vendredi le Globe and Mail.

Le nouveau ministre de l'Énergie de l'Alberta, Ron Liepert, nommé à son poste mercredi dernier, a déclaré au quotidien anglophone de référence qu'il voulait faire en sorte que la poursuite de la mise en valeur des sables bitumineux ne surcharge pas une nouvelle fois les infrastructures de la province.

«Je pense que nous avons l'occasion, en tant que cabinet, d'avoir une discussion pour nous poser cette question: alors que cette affaire redémarre, allons-nous changer notre politique de "venez tous" en ce qui concerne le développement des sables bitumineux ?» a dit M. Liepert.

Il n'en a pas dit davantage, mais des organisations écologistes interrogées par le Globe and Mail ont accueilli ses propos avec satisfaction.

Le responsable du programme des sables bitumineux à l'Institut Pembina, Simon Dyer, a salué «une admission explicite que le rythme et l'ampleur de l'exploitation (des sables bitumineux) peuvent faire l'objet d'une intervention et que le gouvernement de l'Alberta est habilité à intervenir».

L'exploitation des sables bitumineux est beaucoup plus polluante que celle du pétrole conventionnel, générant trois fois plus de gaz à effet de serre, ce qui en fait une cible de choix pour les défenseurs de l'environnement. Mais selon les pétroliers, elle représente une solution incontournable pour satisfaire les besoins énergétiques de la planète.

L'exploitation de ces sables au Canada, deuxième plus grande réserve de pétrole de la planète après celle de l'Arabie Saoudite, a beaucoup ralenti au cours de la dernière année, en raison d'une baisse de la demande, conséquence de la récession.