La fermeture de la raffinerie Shell de Montréal-Est pourrait provoquer une hausse des prix à la pompe au Québec, préviennent deux centrales syndicales, qui souhaitent l'intervention du gouvernement pour sauver l'usine.

Shell a annoncé vendredi qu'elle met fin aux activités de raffinage dans ses installations de l'est de la métropole. Le site sera transformé en terminal de stockage. Près de 500 employés perdront leur travail, tout comme des centaines de sous-traitants.

Pour la FTQ et sa filiale, le Syndicat canadien des communications, de l'énergie et du papier (SCEP), la décision de Shell aura des répercussions partout dans la province. Car elle réduira la capacité de raffinage, ce qui rendra le Québec beaucoup plus vulnérable aux fluctuations des prix de l'essence.

Le président du syndicat des travailleurs de Shell à Montréal-Est, Jean-Claude Rocheleau, fait valoir que la réduction des activités de raffinage a maintes fois été évoquée pour expliquer les envolées du prix de l'essence dans le passé. C'est pourquoi les automobilistes pourraient bientôt faire les frais de la fermeture.

«En coupant cette capacité de raffinage, avec la reprise économique, c'est clair que le monde va s'arracher les produits pétroliers et que les prix vont monter, a-t-il affirmé. Comme nous devrons acheter davantage sur le marché mondial, on va payer plus cher.»

«Quand on dépend des autres, ce sont eux qui font danser la corde comme ils veulent, a renchéri Michel Arsenault, président de la FTQ. Si on est capable de produire ce qu'on consomme au Québec, c'est à notre avantage. Ça s'applique aux produits pétroliers comme à l'alimentation.»

La réduction des activités de raffinage pourrait être d'autant plus abrupte que la fermeture des installations de Shell met en péril la raffinerie de Petro-Canada, située tout près, font valoir les syndicats.

Les deux entreprises partagent le coût du transport du brut par le pipeline de Portland à Montréal. Une fois les installations de Shell fermées, la raffinerie de Petro-Canada devra payer seule le transport du brut, ce qui augmentera considérablement ses coûts d'exploitation et diminuera sa rentabilité.

Les syndicats rencontreront le ministre du Développement économique, Clément Gignac, pour tenter de résoudre la situation. Ils espèrent trouver un acheteur qui serait disposé à prendre en charge la raffinerie.

Le maire inquiet

Le maire Gérald Tremblay s'est également dit inquiet de la situation, hier, en marge du traditionnel dîner de l'An, à l'Accueil Bonneau. Il doit rencontrer des acteurs de l'industrie et du gouvernement dans le cadre de la Table de concertation sur l'énergie, cette semaine, afin de discuter de l'avenir de la pétrochimie à Montréal.